Le Palika sort de la réserve à laquelle il s’était astreint ces derniers temps et ne cache pas sa colère dans un communiqué diffusé, ce mercredi soir, pour réagir à la composition du 18e gouvernement [1], qui succède à celui dirigé par leur leader Louis Mapou, renversé le soir du 24 décembre [2]. Un "insidieux coup politique" qu’il impute à la délégation transpartisane (notamment partie à Paris [3] pour plaider en faveur du plan quinquennal et non pas du PS2R impulsé par le 17e exécutif) et plus précisément à la "minorité politique" formée par Calédonie Ensemble et l’Éveil Océanien avec la "complicité tacite" d’autres partis. Des élus qui ont "fomenté une cabale mettant en péril l’accompagnement de l’État" pour aider la Nouvelle-Calédonie en cette "difficile période". Une stratégie au "scénario minable" et qui s’est soldée par un "dénouement ubuesque" que le Palika résume en une phrase : "tout ça pour ça".

"Lâcheté devant l’adversité"

Le parti indépendantiste fustige "l’attitude" de Calédonie ensemble et plus particulièrement les positions de Jérémie Katidjo-Monnier, dont la démission du 17e gouvernement a permis de renverser l’institution, mais qui finalement, "après avoir exécuté les basses besognes du Père Ubu revient sans état d’âme", une fois que le tout nouveau membre et candidat pour la présidence Philippe Dunoyer a démissionné, estimant ne pas pouvoir obtenir ce qu’il voulait [4]. "Comme si l’institution n’était pas assez prestigieuse pour accueillir en son sein le "candidat de haut niveau" malheureux qui pourtant se gargarisait de sa stature d’homme politique aguerrie aux "responsabilités nationales". Quelle condescendance !" étrille le Palika, sous la plume de son porte-parole Judickaël Selefen, qui n’épargne nullement le leader de Calédonie ensemble, Philippe Gomès. "L’absence de l’instigateur de cette intrigue lors de l’élection des membres du gouvernement n‘aura échappé à personne et illustre la lâcheté du personnage devant l’adversité, sa nature grotesque et ses désillusions."

"Fanfaronnade communautaire"

L’Éveil océanien, "servile complice de cette manœuvre" en prend également pour son grade, que le bureau politique du Palika juge "vaniteux". "Leurs principaux responsables livrent au peuple de Nouvelle-Calédonie et à tous les acteurs de la politique calédonienne sa version de la troisième voie : une fanfaronnade communautaire marquée par un manque de loyauté et de conviction politique, qui après avoir joué les faiseurs de roi, privilégie son désir de profiter du pouvoir et signe son retour à la maison."

Dans ce contexte, le parti indépendantiste estime que Calédonie ensemble "entraîne dans sa chute" l’Éveil océanien et "noie la dynamique" initiale engagée par la délégation transpartisane, "anéantissant de facto l’initiative calédonienne" dans le cadre des discussions sur l’avenir institutionnel, sujet pour lequel un accord doit être prochainement trouvé.

C’est pourquoi le Palika en appelle à l’État, en tant qu’acteur et partenaire des accords, pour "créer les conditions nécessaires" à la reprise de ces discussions. D’ici-là, le mouvement encourage les membres du Congrès et du 18e gouvernement de l'UNI à poursuivre les réformes engagées sur le plan social et économique, à commencer par la "finalisation" du plan de sauvegarde, de refonte et de refondation (PS2R).