
Canberra a expliqué, ce dimanche 16 février, avoir versé un montant inconnu à cette île de quelque 13 000 habitants en échange d’un titre de séjour de 30 ans pour les trois individus, dont un meurtrier, qui ont vu leur visa australien annulé en raison de leur parcours criminel.
Le ministre australien de l’Intérieur Tony Burke a indiqué que tous trois resteraient en détention avant d’embarquer à bord d’un vol en direction de ce pays de 20 kilomètres carrés, situé à plus de 2.900 kilomètres du territoire australien, à moins d’un recours juridique.
Les autorités n’ont pas communiqué l’identité, le genre ou la nationalité des ressortissants en question, et n’ont pas dit s’ils avaient déjà purgé leur peine. Le ministre a qualifié ces trois individus de "violents", dont "un est un meurtrier".
"Lorsque quelqu’un vient et traite l’Australie avec une moralité consternante, son visa est annulé, et lorsque son visa est annulé, il doit s’en aller", a déclaré Tony Burke à la presse. Une fois à Nauru, ils vivront dans des logements individuels et seront autorisés à travailler et se déplacer librement, a ajouté le ministre.
"Il faut réfléchir à la légalité du bannissement à l’étranger de personnes, lorsqu’elles ont vécu en faisant partie de notre société", a estimé Jane Favero, directrice générale adjointe du Centre de ressources pour les demandeurs d’asile, une organisation australienne. "C’est un mépris total des droits humains.".
En vertu d’une politique introduite en 2012, l’Australie a envoyé des milliers de migrants tentant d’atteindre ses côtes vers des centres de détention à l’étranger -- à Nauru et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Ce programme a toutefois été revu à la baisse après la mort de 14 détenus, plusieurs tentatives de suicide et au moins six saisines de la Cour pénale internationale.
L’exploitation du phosphate pendant des décennies a transformé la majeure partie de Nauru en désert inhabitable et impropre à l’agriculture, et le pays est également confronté à la montée des eaux liée au réchauffement climatique, à un taux de chômage élevé et à des problèmes massifs d’obésité, de tabagisme, de maladies cardio-vasculaires et de mortalité infantile.