
Une annonce, et un " coup de com' ", pour le gouvernement, réuni ce jeudi matin à Raivavae pour un conseil des ministres délocalisé. Moetai Brotherson avait déjà prévenu que la réunion serait l’occasion de lancer un plan de lutte contre l’ice. Un voeu a ainsi été voté "pour que l’ice soit érigée en urgence nationale au fenua", et "au minimum 250 millions de francs" doivent être inscrits au prochain collectif budgétaire pour des actions de prévention et de lutte contre les addictions.
Le président du Pays a appelé l’État à renforcer aussi son action côté répression, en mettant sur la table le même montant et en augmentant les peines risquées par les trafiquants de métamphétamine.
Mais il s’agissait aussi pour l’exécutif de "donner l’exemple". "Moi-même, l’ensemble des ministres, délégués interministériels, et personnels de l’administration du Pays présents nous sommes soumis à un test inopiné de détection de l’ice, a ainsi expliqué Moetai Brotherson sur Facebook. Le conseil municipal de Raivavae s’est également porté volontaire pour cet exercice. "
D’après la présidence du fenua, l’ensemble des tests de dépistages menés à Raivavae – des languettes salivaires, qui ne concernent que l’ice – se sont révélés négatifs.
Une initiative qui pourrait faire écho à celle, très médiatisée, d’Élise Lucet. La journaliste d’Envoyé Spécial s’est présentée à l’Assemblée nationale avec des tests de dépistage de drogue (cocaïne, héroïne, cannabis, amphétamines, ecstasy) et a proposé à des députés, alors que les appels à la sévérité dans la lutte contre les trafics se croisent avec les propositions de légalisation du cannabis dans le débat national. Une démarche qui a été jugée scandaleuse ou "populiste" par certains, notamment à droite, et applaudie par d’autres qui taxent d’hypocrisie les élus qui demandent une "tolérance zéro" pour la population mais refusent de démontrer leur "exemplarité".