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Une subvention permettrait de "sauver les emplois et le Théâtre de l'île"
Propos recueillis par Anne-Claire Pophillat | Crée le 24.02.2025 à 05h00 | Mis à jour le 26.03.2025 à 15h38

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Selon Dominique Clément-Larosière, directeur, ici dans les jardins de l’établissement culturel, l’avenir du Théâtre de l’Île s’écrit "au conditionnel à partir de la fin août". Photo A.-C.P.
Malgré les difficultés, le Théâtre de l’Île propose une programmation riche de dix spectacles, locaux et nationaux. Une saison qui demande des efforts financiers, d’autant que la structure culturelle propose des tarifs en baisse. Sans une aide des collectivités, l’établissement pourrait arrêter son activité en août. Les explications de Dominique Clément-Larosière, son directeur.

Le 13 mai a bouleversé la saison 2024. Comment cela s’est-il passé ?

Nous avons eu de la chance, le théâtre n’a pas été touché par les émeutes, si ce n’est une fenêtre cassée, ce qui arrive en général au moins une fois par an, donc ce n’est rien d’inhabituel. Pendant la fermeture, nous avons accueilli des résidences. Et nous avons repris en septembre avec des horaires adaptés en raison notamment du couvre-feu, à 16 heures, et les gens étaient très contents. Cette année, nous reprenons les horaires à 18 heures.

La fréquentation avait déjà baissé avec le Covid et le troisième référendum. En 2021, on a commencé à sentir les départs. Et puis là, évidemment, avec le 13 mai, les départs, on les prend en pleine poire. C’est encore difficile de savoir de combien la fréquentation a baissé en raison des émeutes, on devrait le voir cette année. Mais après le troisième référendum, on est passé de 83 % à 58 % de remplissage. C’est descendu en un an et demi. Et nous n’avons pas récupéré la fréquentation en 2023.

Vous proposez malgré tout une programmation cette année. Comment l’avez-vous préparée ?

Jusqu’au Covid, le théâtre accueillait entre 14 et 16 spectacles par an, avec une part environ de 60 % de nationaux et 40 % de locaux. Puis, on a tourné autour de 12-13, avec peut-être 4 qui venaient de l’extérieur. Cette année, on est à 10, mais nous avons quand même un programme consistant. On propose une sélection moins foisonnante en termes de quantité, mais pas au rabais en termes de qualité. Il a fallu se battre et prendre des décisions. Il y avait plusieurs options, dont celle d’attendre que la crise passe et revenir en 2026. Ce n’est pas celle que nous avons retenue.

On a eu la chance, jusqu’au Covid, d’avoir une programmation qui plaisait et un public qui répondait présent, donc on a perçu des recettes qui nous ont permis de constituer une trésorerie. C’est cette trésorerie que nous avons décidé de dépenser. Elle nous permet de remédier au manque de subventions. On avait en banque une cinquantaine de millions de francs.

Comment abordez-vous cette rentrée ?

Le lancement d’une saison est toujours un peu stressant, mais on est hypercontents, parce que le premier spectacle de l’année est complet pour les deux premières représentations. On en a ouvert une troisième. Il y a un toujours un peu de monde à l’ouverture de la saison, et puis ce spectacle – Les Nickels Boys, inspiré de The Full Monty – est particulièrement divertissant. J’espère que ce n’est pas un coup, on se rendra mieux compte de la situation au spectacle. Mais ça m’a fait plaisir, lors de la présentation de la saison jeudi 20 février, quand des spectatrices sont venues me voir en me disant : "c’est super, vous avez quand même réussi à faire un programme complet".

Pourtant, vous devez faire une baisse conséquente de vos recettes propres…

C’est une difficulté, parce que les années précédentes, les recettes propres étaient importantes. On a eu des années où on a fait plus de 50 millions. Le théâtre marchait très bien et, avec les subventions de 75 millions de francs, cela faisait un budget d’environ 120 millions de francs. Aujourd’hui, les recettes propres ont chuté. Nous avons eu 13 millions environ en 2023 et 11 millions l’an dernier, dont un peu moins de la moitié n’est pas revenue au théâtre, mais aux artistes qui se sont produits en fin d’année après avoir été en résidence pendant la fermeture des locaux. Nous avons joué 4 spectacles en fin d’année qui n’étaient pas au programme. En 2025, notre budget est de 93 millions.

"Il n'y a plus que deux tarifs, 3 000 francs et 1 600 pour les jeunes."

Combien avez-vous demandé de subventions ?

Nous n’avons pas demandé 75 millions de francs comme d’habitude, au vu de la situation. J’ai fait de petites demandes, moitié moins pour la ville et la province Sud. J’ai maintenu pour le gouvernement, qui participe seulement à hauteur de 4 millions – à une époque, il donnait 19 millions -, et pour l’État. Pour l’instant, je n’ai aucune confirmation, sachant que le discours, à part celui de l’État, c’est : rien. La province et la ville me disent qu’il n’y aura rien.

Quelle conséquence cela pourrait avoir pour le Théâtre de l’Île ?

Puisqu’on sait qu’on n’aura pas de subventions à part celles de l’État - normalement 20 millions -, j’ai fait mon budget en allant chercher le reste dans notre trésorerie de 50 millions de francs et sur ce que j’espère faire en recettes propres. Ce qui permet de faire fonctionner la salle jusqu’en août. Il n’y aura alors plus de trésorerie. Je demande aux financeurs de faire un effort pour me permettre de terminer l’année, passer les mois de décembre, janvier et février, puis redémarrer. J’espère obtenir entre 15 et 20 millions de subventions à trois institutions pour passer 2025. Cela sauverait l’année, les emplois, le théâtre. Sans ça ? On arrête, ça ferme. Il me restera un petit peu de sous pour les licenciements. Tout est calculé, tout est prévu. Et tout le monde est au courant.

Vous avez décidé de revoir les prix à la baisse, pourquoi et quelle est la nouvelle grille tarifaire ?

J’ai baissé tous les prix. Avant, la place était à 4 000 francs, un tarif réduit à 3 300 francs, un tarif abonné à 3 000 et un autre jeune à 1 600 francs. J’ai abandonné les abonnements, j’ai tout mis à 3 000, et j’ai gardé celui à 1 600 pour les jeunes. Donc, il n’y a plus que deux tarifs. On fait le maximum.

Est-ce que vous avez eu des propositions de créer autour de ce qui s’est passé l’année dernière ?

Alors, oui et non. Les artistes y ont pensé très rapidement. Et j’ai échangé avec quelques-uns d’entre eux. On s’est assez vite dit que c’était tôt. Peut-être trop tôt pour le faire, parce qu’on était dans l’immédiateté et qu’il fallait prendre un petit peu de recul. Mais en tous les cas, oui, très vite, les artistes en ont eu envie. Peut-être en 2026. Je crois que Jenny Briffa a un projet qu’elle souhaite présenter à Avignon.

Dix spectacles au programme

  • Les Nickels Boys, samedi 1er et dimanche 2 mars, à 18 heures : "Il s’agit d’une production locale, le metteur en scène a réécrit sur la base du film The Full Monty et de la pièce qui avait donné le film, et il l’a adaptée au contexte calédonien, avec une usine de nickel menacée de fermeture."
  • La Guerre de l’eau, samedi 29 et dimanche 30 mars, à 18 heures : "Le spectacle vient de l’Hexagone. Le metteur en scène est calédonien, Arthur Radiguet, il fera quelques ateliers. Il a appris le théâtre au lycée Lapérouse. C’est une satire sur les mégas bassines. C’est très drôle."
  • La dernière allumette, samedi 26 et dimanche 27 avril, à 18 heures : "Le metteur en scène, Sarkis Tcheumlekdjian, est un de mes metteurs en scène préférés, c’est la quatrième fois que je le fais venir en Nouvelle-Calédonie. Il a un univers exceptionnel, très particulier. Il a travaillé sur une histoire qui crée une rencontre entre la petite fille aux allumettes et Gavroche sur les barricades, sous forme de contes très oniriques."
  • Marion, 13 ans pour toujours, samedi 24 et dimanche 25 mai, à 18 heures : "La pièce est jouée par Marithé Siwene, Stéphane Piochaud et Clémence Faure, une jeune comédienne du lycée Lapérouse. C’est l’histoire vraie d’une jeune fille qui s’est donné la mort après un harcèlement scolaire, montée en Métropole à partir du livre écrit par la mère de Marion."
  • Sous le poids des plumes, samedi 21 et dimanche 22 juin, à 18 heures : "C’est de la danse hip-hop contemporaine, absolument magnifique. C’est très onirique aussi."
  • M.o.l.i.è.r.e, samedi 30 et dimanche 31 août, à 18 heures : "Il ne s’agit pas d’une biographie sur Molière, mais d’une pièce montée autour de ses textes de façon très moderne, avec un musicien. C’est une très belle approche de son écriture."
  • Un petit jeu sans conséquence, samedi 4 et dimanche 5 octobre, à 18 heures : "C’est réalisé par la Compagnie de l’Archipel. Il s’agit de l’adaptation d’une pièce qui a très bien marché en France sur l’histoire d’un couple qui s’ennuie et fait croire à ses amis qu’ils vont divorcer."

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