Look Up Space s’intéresse de près au Fenua. Son ambition : créer un réseau de radars pour surveiller les activités spatiales et cartographier tout ce qui est en orbite autour de la terre. Il y a deux ans, on comptait 3 000 satellites, ils sont aujourd’hui 10 000, en comptant notamment la constellation Starlink d’Elon Musk qui continue à se développer. Pour atteindre ses objectifs commerciaux, SpaceX prévoit d’avoir 12 000 satellites en 2025 et 42 000 sur le long terme.
Même si la planète est vaste et l’univers encore plus, ça fait quand même du monde qui se croise au-dessus de nos têtes. Et ce sont aussi les déchets qui commencent à poser problème.
Vieux satellites qui se désintègrent ou qui sont détruits, lancements de fusées… Selon le Centre national d’études spatiales, "le nombre de débris spatiaux dont la taille est supérieure à 1 mm est estimé à environ 128 millions". Autant de débris flottants susceptibles donc d’entrer en collision. "Ces collisions se produisent à des vitesses très élevées (entre 25 200 et 57 600 km/h), 10 fois la vitesse d’un coup de fusil, et la collision d’un seul objet peut générer une multitude de débris supplémentaires en apesanteur, créant un effet domino et aggravant le problème. On nomme ce processus le syndrome de Kessler", explique encore le Cnes.
D’ailleurs, la station spatiale internationale a déjà modifié sa trajectoire plusieurs fois pour éviter des débris (29 manœuvres d’évitement entre 1999 et 2020, selon le site Numerama).
Dans ce contexte, la société toulousaine Look Up Space a été créée par Michel Friedling, ancien général de l’Armée de l’air et premier commandant de l’Espace français de 2018 à 2022, et Juan Carlos Dolado, ancien chef du service de surveillance spatiale au Cnes, avec l’idée de rendre l’espace plus sûr.
Un réseau de surveillance de huit radars va donc être installé en France et en Outre-mer. On parle notamment de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française. Deux territoires à l’emplacement stratégique car situés dans l’océan Pacifique où aucune installation de ce type n’existe encore. L’installation de ces radars de haute performance (capables de détecter des objets spatiaux d’un cm2) a commencé par la Lozère en juillet 2024.
Des discussions sont ainsi en cours pour un radar en Polynésie française. Des dirigeants de l’entreprise sont attendus à Tahiti début mars. Une solution du même genre existe déjà aux États-Unis ; LeoLabs est d’ailleurs le leader mondial en la matière. Avec Look Up Space, les fondateurs veulent trouver une alternative aux Américains et retrouver une souveraineté française et européenne dans ce domaine.