
C’est déjà un premier succès. En organisant lundi une "plénière de restitutions et de méthode" au Congrès [1], Manuel Valls a réussi à rassembler autour d’une même table l’ensemble des forces politiques du territoire, malgré des mois de tensions et d’invectives. "Je pense que nous continuerons à discuter et à négocier ensemble, sous ce format, où toutes les formations acceptent de se parler entre elles et avec le gouvernement de la France", a déclaré le ministre à l’issue de cette réunion, saluant "l’effort nécessaire" des participants tout en appelant chaque acteur à "prendre ses responsabilités".
L’objectif de l’ancien Premier ministre, arrivé samedi sur le Caillou, est de parvenir à un accord sur l’avenir institutionnel et, au préalable, de rétablir le dialogue entre des communautés "fracturées".
Sur la forme, Manuel Valls a proposé trois axes de travail : le "lien avec la France", englobant les questions d’autodétermination, de citoyenneté et du corps électoral ; la "gouvernance", visant à clarifier les compétences des institutions locales et la définition d’un "nouveau contrat social", avec un accent particulier sur la jeunesse.
Mais le ministre a aussi posé des principes jugés indispensables : une "souveraineté avec la France", la "protection de tous les habitants de la Nouvelle-Calédonie" et le respect de "la démocratie et l’État de droit", a-t-il listé, évoquant aussi une Nouvelle-Calédonie "unie et indivisible".
Si les discussions de lundi se sont déroulées dans un climat jugé constructif, son arrivée à Nouméa, samedi, avait été plus mouvementée [2]. Des militants non-indépendantistes et le député Nicolas Metzdorf l’avaient interpellé, lui reprochant une posture jugée trop conciliante avec les indépendantistes et un déni des référendums d’autodétermination de 2018, 2020 et 2021.

Reste désormais le plus compliqué. Négocier et aboutir à "un accord, un compromis", a poursuivi Manuel Valls, estimant que c’était aussi la demande des Calédoniens, "épuisés des atermoiements et des divisions".
Les négociations à proprement parler doivent débuter mercredi. À ce stade, un optimisme prudent domine. Le chef de la délégation de l’Union nationale pour l’indépendance (UNI), Jean-Pierre Djaiwé, s’est dit "très satisfait" de la méthode de Manuel Valls. "Ça ne va pas être facile, et il est difficile d’imaginer arriver à un accord d’ici à la fin de la semaine, mais tout le monde a envie de travailler et on peut peut-être arriver à un début de compromis", a-t-il poursuivi.
Même tonalité du côté de l’élu non-indépendantiste Philippe Dunoyer (Calédonie ensemble), estimant qu’il restait "plus de sujets de convergences que de divergences", même si ces dernières sont majeures.
Mais une inconnue demeure : le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principal groupe indépendantiste, s’est dit satisfait de la méthode mais doit se réunir mardi avant de confirmer sa présence à la table des discussions.
Les Loyalistes, eux, n’ont pas souhaité s’exprimer lundi soir, à l’issue de cette séquence au Congrès.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/direct-deplacement-de-valls-les-formations-politiques-reunies-au-congres-pour-la-pleniere-de-methode
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/les-partisans-de-la-france-mobilises-pour-accueillir-manuel-valls-a-noumea
[3] https://www.lnc.nc/user/password
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