
"La Nouvelle-Calédonie est une terre d’accueil", affirme, dans son discours de coutume, Alosio Sako, qui reçoit, sur son terrain de Karigou à Dumbéa, les composantes du FLNKS, en ce mardi 4 mars, à l’occasion de la Convention du Front. "Le ministre nous a dit : 'ils ont peur de vous'. J’ai dit : 'Vous, dans votre langue, vous n’avez qu’un mot, c’est l’étranger, celui qui n’est pas d’ici, alors que dans notre vocabulaire, c’est l’accueilli. À partir du moment où il a fait coutume, il est sous la protection, sa sécurité est assurée par les chefs", raconte Alosio Sako. Le président du Rassemblement démocratique océanien explique que le "13, c’est un coup de colère, parce qu’ils ont violé quelque chose de sacré". Mais, la volonté, explique l’élu de la province Sud, membre de la délégation FLNKS pour les discussions sur l’avenir institutionnel, c’est la paix. "Notre rêve, c’est construire notre vivre ensemble avec tout le monde, avec ceux-là mêmes qui sont nos adversaires, c’est ça le pari sur l’intelligence."

À l’ordre du jour : le point sur les deux séquences de discussions qui se sont tenues à Paris et à Nouméa. Depuis samedi, chaque parti s’est retrouvé de son côté afin de dresser un état des lieux. Il est maintenant question d'établir un bilan dans un format élargi, avec les responsables des structures et des militants – Parti travailliste, CCAT, RDO, Mouvement des Océaniens indépendantistes, etc. "Il s’agit de livrer les conclusions des travaux de l’équipe nommée pour les discussions, de partager le travail fait depuis la motion du 44e Congrès du FLNKS qui s’est tenu à Saint-Louis les 25 et 26 janvier. L’UC et tous les autres groupes de pression se sont réunis, et nous mettons les choses ensemble aujourd’hui pour tracer la suite", développe Dominique Fochi, chargé de l’animation du bureau politique du Front. L’ensemble de la délégation est présente : Emmanuel Tjibaou, qui en est à la tête, Alosio Sako, Roch Wamytan, Omayra Naisseline et Mickaël Forrest. Une liste élargie aux autres composantes du FLNKS, comme le Parti travailliste, lors des bilatérales en fin de semaine dernière.
Le rôle de la Convention sera ensuite, après un temps d’échanges, de se positionner sur la conduite à adopter, à savoir l’entrée ou non dans une phase de négociations. Pour l'instant, il s'agissait simplement de la phase "on repart à la discussion, on va chercher le contenu, la méthode, le format, le cadre, le calendrier", rappelle Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union Calédonienne. "On n’est pas encore rentré dans le fond du sujet." La suite n'apparaît pas encore définie. "On n’a peut-être assez d’éléments précis pour pouvoir enclencher l’autre phase, déclare-t-il ce matin, avant le début des palabres. On va en discuter."
Un des premiers objectifs sera ensuite d’informer la population sur la teneur des échanges avant le retour de Manuel Valls, prévu d’ici la fin du mois. Des tournées sont envisagées dans tout le pays.