Il était l’un des membres de la bande des "six" qui ont donné naissance à la première compagnie aérienne du Caillou. Aux côtés d’Henri Martinet, Tom Johnston, Jean Hagen, Walter Hickson et Louis Eschembrenner, Herbert Coursin avait fondé la Transpac, en 1954. Une société qui deviendra ensuite Air Calédonie et dont il prendra la direction, posant ainsi "les fondations d’un maillon essentiel de la desserte aérienne du territoire", salue le gouvernement qui tient à rendre hommage à une "figure marquante de la vie économique, sociale et associative".
Ce passionné d’aviation avait commencé à piloter dès l’âge de 21 ans. C’est au début des années cinquante, avec Louis Eschembrenner, que l’idée de la création d’une compagnie aérienne pour rallier les îles germe dans leur esprit. Le naufrage de La Monique, en 1954, les conforte. "Les autres bateaux étaient des vieilles machines. C’était vraiment compliqué pour rejoindre les îles, transporter les gens, le courrier ou le fret. Cette compagnie, on pensait simplement que c’était une bonne chose à faire", racontait en 2014, aux Nouvelles calédoniennes [1], Herbert Coursin.
C’est ainsi que le 9 décembre 1954, les statuts de la Transpac sont couchés sur le papier. " À l’époque, on avait peau d’balle ", dit-il en souriant. Deux millions de francs de capital mais pas d’appareil, pas de personnel, pas d’infrastructure. "En un an, il a fallu tout faire. Acheter un avion, aménager les pistes, recruter et former les employés… Comme j’avais un brevet de pilotage, on m’a nommé directeur des opérations à 25 ans." Le vol inaugural, un Nouméa-Maré-Lifou, pourra ainsi avoir lieu le 28 septembre 1955.
Mais la carrière d’Herbert Coursin est loin de se résumer au seul domaine de l’aviation. Juriste de formation, il s’est également illustré à la Chambre de commerce et d'industrie avant de prêter serment en tant qu’avocat au barreau de Nouméa, en 1972, où il exerça les fonctions de bâtonnier, notamment pendant la période des Evénements de 1984 et 1985.
"Son engagement associatif fut constant et exemplaire, tant à l’Aéro-Club calédonien qu’au Rotary club de Nouméa, qu’il contribua à fonder, ou encore au sein de la société d’études historiques et du monde sportif", rappelle le gouvernement pour qui le parcourt d’Herbert Coursin, "homme de convictions et d’engagements", "a contribué à façonner une Nouvelle-Calédonie entreprenante, solidaire et ouverte".