
Ils n’ont cessé, ces derniers mois, d’interpeller les ministres et représentants de l’État sur la nécessité d’être intégrés à l’élaboration d’un éventuel accord politique sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. À quelques jours du retour de Manuel Valls, ministre des Outre-mer, sur le territoire, où il est attendu le 29 avril, les acteurs du monde économique s’agacent de l’indifférence des pouvoirs publics à leur égard.
Dans un communiqué publié ce mercredi 23 avril, le collectif NC Éco, qui réunit les représentants des chambres consulaires et des organisations patronales, regrettent que sa contribution sur le projet d’accord, remis par le ministre aux délégations politiques le 30 mars, n’ait fait l’objet "d’aucun retour".
Les membres du collectif ont en effet pu prendre connaissance du projet d’accord, rendu public contre la volonté de Manuel Valls quelques jours après son départ. Et leur constat est sans appel : le document, "au-delà de présenter un certain nombre d’ambiguïtés, renforce les inquiétudes". Ces derniers déplorent notamment l’absence d’approche économique, pourtant "indissociable de la future architecture institutionnelle du territoire", selon eux. Le projet d’accord "ne mentionne à aucun moment la question du développement économique ni même ne présente, à l’instar du projet, des mesures concrètes pour favoriser la croissance", critique NC Éco.
D’autre part, le document semble défendre une augmentation des dépenses publiques à laquelle les chambres consulaires et les organisations patronales s’opposent farouchement. "Certains dispositifs évoqués succinctement dans le document ne viendraient que renforcer l’insoutenabilité du système administratif actuel."
Enfin, les représentants de NC Éco déplorent une "absence globale de calendrier qui n’offre aucune visibilité dans un contexte de crise sans précédent". Ainsi, les acteurs économiques "attendent une démonstration, capable de leur offrir des garanties et de lever toutes les ambiguïtés actuelles". Et de conclure : "L’avenir de la Nouvelle-Calédonie dépend de ceux qui font son économie".