
Mission Nature est un jeu de grattage lancé en 2023 par FDJ (Française des jeux) United. Il permet de récolter des fonds qui sont directement versés à l’Office français de la biodiversité (OFB) pour mener des projets de restauration du vivant sur l’ensemble du territoire français. Le principe : 0,43 euro (51 francs) par ticket de 3 euros (358 francs) acheté est reversé par l’État à l’OFB, pour le financement de ses programmes. Un loto sera également proposé dans le cadre de la Fête de la nature, le 24 mai, avec un gain de 1,2 milliard de francs (10 millions d’euros). Là aussi, pour chaque grille jouée, une partie est reversée à l’OFB.
Les deux premières éditions de Mission Nature, en 2023 et 2024, ont permis de récolter plus de 1,6 milliard de francs (14 millions d’euros), soit plus que l’objectif fixé, indique l’OFB dans un communiqué. Cela a permis de soutenir 43 projets dans l’Hexagone et en Outre-mer, parmi lesquels la conservation du gecko vert de Manapany et de l’iguane des petites Antilles et des mangroves en Martinique.
Pour la 3e édition, cette année, deux projets sur les 21 sélectionnés se trouvent en Nouvelle-Calédonie. Ils concernent la préservation des récifs coralliens.
L’Agence néo-calédonienne de la biodiversité (ANCB) porte un programme de régénération et de pérennisation des mangroves, qui jouent un rôle crucial. Car les récifs coralliens calédoniens, classés au patrimoine mondial de l’humanité, leur doivent notamment leur longévité, les mangroves formant un rempart naturel entre la terre et la mer, et filtrant les sédiments ainsi que les polluants d’origine terrestre. Or, explique l’ANCB, ces milieux sont "fragilisés" par la montée des eaux, conséquence du changement climatique, et par "l’artificialisation du littoral".
L’ANCB ambitionne de restaurer 250 hectares de mangroves sur trois sites pilotes à Touho, Ouvéa et Moindou, tout en essayant de réduire les pressions ayant conduit à leur dégradation. Le projet, "construit autour d’une approche participative et durable", mobilise les acteurs locaux et inclut un volet formation, afin de "garantir la pérennité des efforts entrepris". Montant du projet estimé : 80 millions de francs. Subvention prévisionnelle attendue : 63 millions de francs.

La problématique, suivie par WWF, est de taille. Après chaque épisode de pluies cycloniques, la rivière Néra, à Bourail, déverse d’importantes quantités d’eaux boueuses dans le lagon, fragilisant les récifs coralliens. Afin de restreindre les quantités de terre qui y sont déversées, WWF prévoit de revégétaliser la ripisylve qui maintient la terre sur les berges de la Néra, en faisant office de cordon forestier des rivières dans les plaines agricoles. 20 000 plants d’espèces natives seront produits dans des pépinières locales et, une fois que les plantes auront grandi, neuf chantiers de plantation participatifs seront mis en œuvre à des endroits stratégiques de la rivière. Pour inscrire ce projet sur le long terme, des activités pédagogiques impliqueront les enfants des établissements scolaires du bassin-versant, pour qu’ils deviennent des "ambassadeurs de la ripisylve".
Six autres programmes ont été retenus en Outre-mer : la restauration des écosystèmes littoraux de Tahiti en Polynésie française ; la restauration des habitats lagunaires et de la flore de l’île de Juan de Nova, située dans le canal du Mozambique (Îles les Éparses, Terres australes et antarctiques françaises) ; la restauration écologique de l’embouchure de la rivière Nogent en Guadeloupe ; la restauration du site naturel protégé des Salines de Montjoly en Guyane ; la restauration d’habitats de savane des falaises littorales du Cap La Houssaye, à La Réunion, et le renforcement de la résilience des arrières mangroves de Soulou, de Dzoumogné et de la baie de Bouéni à Mayotte.
Les tickets seront disponibles à partir du 28 avril dans plus de 29 000 points de vente FDJ, sur www.fdj.fr [1] et sur l’application FDJ.