
Le monument de granit et de bronze dédié à James Cook, qui avait revendiqué la côte orientale de l’Australie pour le compte de la Grande-Bretagne en 1770, est régulièrement la cible de dégradations. En janvier, la statue située à Melbourne avait été endommagée par des militants qui avaient laissé une inscription dénonçant la colonisation. Elle avait également été vandalisée en 2020, avec l’inscription des slogans "honte" et "détruire la suprématie blanche" peints à la bombe.
Stephen Jolly, maire de Yarra City, l’un des quartiers centraux de la ville, a indiqué que la statue ne serait pas remplacée, car elle risquait d’être "à nouveau vandalisée". "Je ne suis pas favorable à la démolition des statues de personnalités du passé, même celles qui posent problème", mais il est illusoire de penser que "si nous les remettons en place, elles ne seront pas simplement endommagées à nouveau", a-t-il déclaré dans un communiqué publié mercredi 14 mais. "Cela va continuer."
À Sydney, une autre statue de James Cook a été aspergée de peinture rouge et une de ses mains ainsi que son nez ont été arrachés, peu avant l’Australia Day, le 26 janvier, date qui marque l’arrivée des colons européens dans le port de Sydney en 1788. Les statues de personnalités symboles de la colonisation telles que James Cook sont fréquemment la cible de militants qui dénoncent la situation critique des peuples indigènes d’Australie.
James Cook est arrivé à Botany Bay en 1770 et a revendiqué l’est de l’Australie pour la couronne britannique, considérant que ce territoire était une "terra nullius" qui n’était habitée par personne, en dépit de la présence d’aborigènes depuis des milliers d’années.
Des statues de Christophe Colomb ont aussi été déboulonnées aux États-Unis, ainsi que plusieurs statues du roi Léopold II qui avait fait du Congo sa propriété personnelle en Belgique. En France à Paris, la statue de Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV et initiateur du Code noir qui a légiféré sur l’esclavage dans les colonies françaises, avait été taguée. En janvier 2022, la justice britannique a relaxé quatre prévenus poursuivis pour le déboulonnage à Bristol en Angleterre de la statue du marchand d’esclaves britannique Edward Colston. En Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, c’est la statue Olry qui a quitté la place des Cocotiers [1]en juillet 2021 pour rejoindre les jardins du Musée de la ville et laisser l’endroit à la Place de la Paix.