
De l’enquête, diligentée en cosaisine par le service territorial de police judiciaire de Nouméa et la gendarmerie nationale, ressort qu’un homme, âgé de 50 ans et domicilié à Montravel, a diffusé sur les réseaux sociaux, entre le 25 avril et le 11 mai, de nombreuses publications comportant des menaces de mort ou d’atteintes aux biens par moyen dangereux visant le haut-commissaire de la République et plusieurs élus du territoire, rend compte un communiqué du procureur de la République. Les investigations techniques menées par les deux cellules cybercriminalité de la police et de la gendarmerie nationales ont permis d’identifier la personne agissant sous le profil utilisé lors de ces publications.
Les publications illicites concernent, entre autres, le nouveau haut-commissaire, Jacques Billant. Le 10 mai, l’une d’elles indiquait : "On va attaquer le haut-commissariat pour flinguer le haut-commissaire. Vivement mardi (13 mai)". Les faits reprochés intègrent également un photomontage de Philippe Blaise, élu à la province Sud et au Congrès, comprenant le message suivant : "Celui-là, faut le localiser et le flinguer sans état d’âme. C’est tout ce qu’il mérite".
L’auteur présumé aurait également publié sur un réseau social une photographie représentant les élus non-indépendantistes Sonia Backès, Virginie Ruffenach, Nicolas Metzdorf, Alcide Ponga et Gil Brial, avec le commentaire suivant : "Brochette de bâtards, à exterminer dans tous les sens du terme".
Le mis en cause a reconnu les faits lors de son audition en garde à vue, soutenant qu’il avait "répondu à des propos racistes tenus par d’autres internautes à l’encontre de la communauté kanak". Selon Yves Dupas, le procureur de la République, l’exploitation de ses données numériques a mis en évidence "un comportement haineux et très violent, de manière habituelle, à l’égard des autorités publiques comme de la population dite expatriée". Une expertise psychiatrique ordonnée par le parquet a conclu à une "dangerosité criminologique par une inclination à l’incitation à la haine".
Yves Dupas indique qu’il s’agit de "faits d’une gravité particulière", qui constituent "une atteinte intolérable aux élus et au représentant de l’État", justifiant un "traitement judiciaire particulièrement ferme". L’auteur présumé encourt 5 ans d’emprisonnement. L’audience correctionnelle est en cours.