
C’est un document "particulièrement alarmant" qu’a rendu public la Chambre de métiers et de l'artisanat (CMA), vendredi 16 mai. Réalisée par l’Observatoire de l’artisanat, en partenariat avec l’institut Quidnovi, une note de conjoncture 2024 inédite révèle l’étendue des difficultés rencontrées par le tissu artisanal calédonien, désormais "en grand danger", alerte la CMA.
Les chiffres sont en effet inquiétant : un artisan sur trois gagne moins que le salaire minimum garanti (SMG) ; 47,6 % des artisans sont en grande difficulté, dont près d’un quart envisage de quitter le territoire ; la Nouvelle-Calédonie comptait 10 778 établissements au 1er janvier, le chiffre le plus bas constaté depuis 2009.
Les émeutes de mai 2024 n’ont évidemment rien arrangé. Depuis la crise, 88 % des artisans calédoniens ont subi une perte de chiffre d’affaires, mais ils sont 50 % à n’avoir bénéficié d’aucune aide. D’autre part, "47 % n’ont pas sollicité leur assurance, faute de confiance ou découragés par des démarches longues", souligne la CMA.
La crise de 2024 a révélé les fragilités du secteur. "Les structures artisanales, souvent individuelles, fragiles, mal assurées et peu soutenues, peinent à résister dans le contexte économique actuel", affirme la Chambre de métiers et de l'artisanat. À cela s’ajoutent "le vieillissement de la population artisanale, le manque de relève, la baisse d’investissement et la faible confiance dans les institutions bancaires ou d’assurance" qui "aggravent les perspectives pour 2025".
Dans ce contexte, la CMA appelle les pouvoirs publics et l’ensemble des partenaires économiques "à se mobiliser aux côtés de l’artisanat, pilier de notre identité, de notre emploi local et de notre transmission des savoir-faire".