
"Lynas est désormais le seul producteur commercial au monde de produits de terres rares lourdes séparées en dehors de la Chine", s’est réjouie dans un communiqué publié vendredi 16 mai la directrice générale du groupe, Amanda Lacaze. Lynas Rare Earths a annoncé avoir commencé à produire de l’oxyde de dysprosium en Malaisie, offrant pour la première fois aux clients un produit non-chinois. L’entreprise prévoit de fabriquer une autre terre rare lourde dans son usine de transformation malaisienne, le terbium, à partir de juin.
Il s’agit d’une "étape importante pour la résilience de la chaîne d’approvisionnement, qui offre aux clients la possibilité de s’approvisionner auprès d’un fournisseur extérieur à la Chine", a ajouté Amanda Lacaze, précisant que le groupe est "en contact avec des clients au Japon, aux États-Unis et en Europe".
La Chine domine les chaînes d’approvisionnement mondiales en terres rares, essentielles à la fabrication de smartphones, de turbines éoliennes, d’équipements militaires et de nombreux autres biens. Pékin a restreint en avril les exportations de tungstène, un minéral crucial, et de sept catégories de terres rares dans le cadre de sa riposte aux droits de douane considérables imposés par le président américain Donald Trump sur les produits chinois. La Chine avait déjà interdit en 2024 les exportations vers les États-Unis de gallium, d’antimoine et de germanium – des minéraux cruciaux, notamment utilisés dans les semi-conducteurs – ainsi que de certains types de graphite utilisés dans les batteries des véhicules électriques.
Afin de réduire sa dépendance aux produits chinois, le gouvernement américain a conclu un contrat de plus de 230 millions d’euros (17,5 milliards de francs) avec Lynas pour la construction d’une nouvelle usine au Texas. Lynas exploite la mine de Mount Weld en Australie-Occidentale, connue comme l’un des plus grands gisements de terres rares au monde.