
Le constat est sans appel. "50 % de faits en plus ont été constatés depuis le 1er avril et jusqu’au 15 mai" dans le quartier, par rapport à la même période en 2024, avance Jacques Billant, haut-commissaire, en déplacement à Rivière-Salée, mercredi 21 mai en fin de journée, afin de faire le point sur le dispositif mis en place en partenariat avec la Direction territoriale de la police nationale et la gendarmerie.
Une présence accrue des forces de l’ordre, alors que les chiffres de la délinquance augmentent, notamment ceux des cambriolages. "On en a déjà dénombré 29 cette année contre 4 en 2024 sur la même période." Les vols à la roulotte, eux, ont doublé. Une infirmière en a été la cible, la semaine dernière. "Nous avons été confrontés à un vol à la roulotte qui a été traumatisant, puisqu’une infirmière s’est fait dérober l’ensemble de son matériel de santé, alors même qu’elle venait assister nos concitoyens. C’est grave."

Le mot d’ordre est clair : "être visible", insiste Jacques Billant, qui a succédé à Louis Le Franc le 3 mai. "La stratégie est : être là où il faut, quand il le faut. Il n’est pas question qu’il y ait des zones de non-droit." L’objectif étant, d’une part, de prévenir d’éventuels actes de délinquance, d’autre part de pouvoir interpeller rapidement, mais aussi de "rassurer et protéger" les habitants. Outre les patrouilles identifiables, des patrouilles banalisées et la brigade anticriminalité circulent dans le quartier.
Pour ce faire, les forces de sécurité sont "massivement engagées" et quadrillent le terrain. Cinquante policiers, trente gendarmes et une vingtaine d’agents de la municipale se sont déployés, mercredi, de 18 heures à 23 heures, en différents points de Rivière-Salée. Au pied des résidences situées après la station Mobil, proches de l’école Devambez, Jardins de la Fontaine, Bel Air, au niveau du centre commercial, ainsi qu’à l’entrée du quartier, avec un imposant contrôle routier. "Il s’agit de surveiller les entrées, les sorties, de vérifier les identités et les véhicules. Cela nous permet de nous assurer qu’il n’y ait pas de cambriolages suivis de sortie avec le butin", insiste Jacques Billant.

Police et gendarmerie sont confrontées à de "la violence décomplexée". "Ils mettent souvent les poubelles pour nous attirer ici, faire des sortes d’embuscades pour nous caillasser", témoigne ce gendarme. "On a assisté à des incendies de transformateurs, de maison, comme ce week-end rue Paul-Bert. Il faut combattre cette pression." Des faits délictueux parfois commis par des personnes de plus en plus jeunes. "Ils peuvent avoir 12, 13, 14 ans. C’est inquiétant et c’est la raison pour laquelle j’en appelle aux parents, à la famille, parce qu’il y a une responsabilité collective, pour que ces jeunes ne se perdent pas sur le chemin de la délinquance", considère le haut-commissaire.

D’autres opérations sont menées depuis le début de la semaine. Lundi soir, à la Vallée-du-Tir, rue Pallu De La Barrière, mais aussi à Magenta. Mardi matin, à Kaméré. Mardi soir, à Montravel. Mercredi matin, dans le centre-ville. Mais Nouméa n’est pas la seule commune concernée par ces interventions, qui sont également prévues dans la zone couverte par la gendarmerie, dans le Grand Nouméa, et à Dumbéa ce vendredi.