
Je ne pense pas que ce soit réellement un échec. Nous n’avons pas finalisé d’accord politique, c’est vrai. Mais ce n’est pas fini, l’ensemble des acteurs politiques se sont exprimés pour indiquer qu’ils poursuivront les discussions. Il faut simplement laisser les réflexions mûrir. Je pense qu’il y a eu un problème de temporalité lors du "conclave" de Deva. Il aurait fallu certainement attendre quelques jours avant de reprendre les négociations. Lorsque nous avons atteint les premiers points de blocage, une coupure aurait été bienvenue. C’est peut-être cet élément de méthode qu’il a manqué. Car tout le monde s’était engagé pour aboutir à un accord. Les discussions avaient été suffisamment nourries au préalable pour pouvoir y parvenir. Et c’était vraiment intéressant, parce que nous avons pu débattre du fond. J’ai vraiment apprécié la qualité des débats.
Premièrement, le fait que l’État fasse une proposition en indiquant clairement sa volonté de se projeter vers une décolonisation. D’autre part, les éléments de souveraineté portés par ce projet permettaient, aux yeux du FLNKS, d’avancer sur cette question de trajectoire vers la souveraineté et sur la manière de déterminer celle que l’on veut pour notre pays. Nous le voyons comme une perspective vers un État souverain, tout en préservant les intérêts de ceux qui veulent rester français. Cette proposition était aussi un moyen d’engager une relation entre partenaires politiques, et mettre fin à un rapport d’assujettissement à la France.
Oui.
Le FLNKS, c'est le FLNKS.
La vision du FLNKS n’a pas changé. Nous sommes un mouvement de libération, nous n’avons pas demandé la départementalisation mais bien l’autonomie. Notre projet, c’est la pleine souveraineté. Et le projet de l’État nous offre la possibilité d’avancer sur cette question. À partir du moment où il y a une délégation de compétences, et où nous choisissons les compétences à déléguer, nous sommes pleinement souverains. Quant à savoir quelles sont les compétences à déléguer ou à conserver, ça reste l’objet des prochaines négociations.
Oui, c’est ce que nous avons décidé en comité directeur de l’Union calédonienne, samedi dernier. On reste engagés dans la poursuite des discussions vers un accord de sortie. Le FLNKS statuera sur sa position prochainement.
On va continuer de tout faire pour y parvenir. Je ne connais pas l’état d’esprit des camarades. Ce qui est sûr, c’est qu’une grande partie des Calédoniens sont dans l’attente d’un accord politique.
Pour nous, c’est très clair : s’il n’y a pas d’accord, nous sommes prêts à aller aux provinciales. On s’est fixé la date de fin juin-début juillet, ce qui correspond à ce qu’a validé le Conseil d’État. Mais on ne se lancera pas dans les provinciales tant que nous sommes engagés dans les discussions sur un accord. On ne va pas courir deux lièvres à la fois. Si on entame la campagne des provinciales, cela signifierait que nous abandonnons la recherche d’un accord, ce n’est pas notre position. Donc actuellement, on se concentre sur le bilan de l’accord de Nouméa, ainsi que sur les propositions faites par Manuel Valls et sur les réformes à mettre en œuvre. Au vu du coût économique, social et politique de ce qui s’est passé l’année dernière, il va falloir encore beaucoup de travail et d’efforts pour mener à bien un nouveau projet de société.
Le débat a eu lieu l’année dernière avec le résultat qu’on connaît. À partir de là, chacun fait les analyses qu’il veut et prend ses décisions en fonction. Ce que je défends, c’est un accord politique à l’intérieur duquel la question du corps électoral est traitée.
Celle que je viens d’indiquer : un corps électoral traité dans le cadre d’un accord. Si d’autres velléités existent à ce sujet, charge aux uns et aux autres de défendre leurs points de vue, tout en se rappelant que cet exercice a été mené l’année dernière contre l’avis du Congrès, qui avait voté à la majorité une résolution contre l’ouverture du corps électoral. On sait tous ce qui s’est passé ensuite. Ce serait bien de retenir les leçons du passé. Et, pour avoir contacté les parlementaires en France, du Rassemblement national jusqu’aux groupes d’extrême gauche, je pense qu’en dehors du camp présidentiel, ils seront très peu à s’engager, que ce soit par une loi organique ou une réforme constitutionnelle, sur une révision du corps électoral.
Non, je n’ai pas de crainte par rapport à ça. Je pense que, quand on accepte de participer à la poursuite des discussions, on n’est plus dans les postures politiques.