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Santé : ce qu’envisage le gouvernement pour répondre à la colère des soignants
Baptiste Gouret | Crée le 23.05.2025 à 16h59 | Mis à jour le 02.06.2025 à 13h41

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Le 6 mai, environ 300 soignants s’étaient réunis devant le hall du Médipôle pour dénoncer des conditions de travail particulièrement dégradées depuis un an. Photo Archives LNC / Baptiste Gouret
Deux semaines après la grève des personnels de santé, l’exécutif a réuni les employeurs et les syndicats pour travailler sur une liste de mesures visant à améliorer les conditions de travail et l’attractivité. Une méthode qui doit aboutir, d’ici la fin de l’année, à la revalorisation des rémunérations pour les professions de santé dites "pénuriques".

Le débrayage, jeudi 22 mai, des soignants du dispensaire de Tadine [1], à Maré, en est une nouvelle expression : les personnels de santé calédoniens sont "à bout". Une lassitude qu’ils avaient déjà massivement exprimée le 6 mai, lors d’un mouvement de grève d’ampleur [2] emmené par l’UT CFE-CGC. Critique depuis plusieurs années, la situation sanitaire de la Nouvelle-Calédonie s’est fortement dégradée depuis les émeutes de mai 2024, la crise ayant entraîné une pénurie de soignants inédite qui a largement affecté les conditions de travail de l’ensemble des professions. Face à cette grogne qu’il jugeait "légitime", le gouvernement avait reçu les organisations syndicales et promis "des avancées dans les prochaines semaines".

Un engagement tenu. Mardi 20 mai, Thierry Santa, chargé de la fonction publique, et les membres du cabinet de Claude Gambey, en charge de la santé, ont présenté une liste de mesures à plus ou moins long terme aux employeurs (hôpitaux) et aux syndicats réunis dans le cadre d’un groupe de travail. Objectif : améliorer le statut et les conditions de travail des personnels paramédicaux et celui des sages-femmes.

Prime de stabilité

"On fait face à deux grands défis : stabiliser les effectifs et favoriser l’attractivité", expose Didier Leroux, collaborateur de Thierry Santa. Le tout dans un contexte budgétaire "sous tension". Pour les relever, l’exécutif a donc misé sur des dispositions immédiates, dont la première consiste en une bonification d’ancienneté. Elle profiterait au personnel embauché avant l’adoption de la Valorisation de l’expérience professionnelle (VEP), votée en novembre afin de mieux prendre en compte les années de travail dans la rémunération des soignants. "Mais ce n’était pas rétroactif, donc ceux qui ont été recrutés avant n’en ont jamais profité", explique Didier Le Roux. Cette bonification viendra donc effacer ce qui était perçu comme une injustice par les soignants.

D’autre part, le travail entamé doit mener à une révision, par les employeurs, des primes catégorielles du personnel paramédical. Fixé par délibération du Congrès, son montant réellement appliqué varie entre les centres hospitaliers, ces derniers disposant d’une souplesse dans son application. "Ils peuvent descendre jusqu’à 50 % du tarif", souligne Jean-Claude Athea, collaborateur santé du cabinet de Claude Gambey. La proposition du gouvernement vise une harmonisation à 75 % pour les corps de métiers dits "pénuriques" (lire plus loin).

Toujours à court terme, le gouvernement a proposé aux partenaires sociaux la mise en place d’une prime de stabilité. Là encore, elle serait instaurée uniquement pour les métiers en tension. Son montant serait de 50 points d’indice pour les catégories A et de 25 points d’indice pour les catégories B. "Une mesure transitoire", indique Jean-Claude Athea, en attendant la révision complète des grilles indiciaires des professionnels paramédicaux et des sages-femmes d’ici la fin de l’année.

Des syndicats satisfaits

C’est en effet la grande ambition du groupe de travail composé par le gouvernement : élaborer un projet de délibération "au plus tard le 17 septembre" établissant une revalorisation des carrières des personnels, sur le modèle du Ségur de la santé organisé en 2020 dans l’Hexagone en pleine épidémie de Covid, et qui avait abouti à l’augmentation de la rémunération des soignants. Une demande forte du personnel paramédical calédonien. "Il fallait donner une réponse, parce que là, on est dans une situation vraiment difficile", reconnaît Didier Leroux.

Au-delà d’améliorer la rémunération, l’exécutif espère que ces mesures d’urgence, additionnées à des dispositions structurelles, rendront au territoire sa compétitivité. Reste à estimer leur poids dans des finances publiques déjà exsangues. "Les simulations sont en cours pour l’ensemble des mesures", indique Didier Leroux.

Ces annonces du gouvernement ont satisfait les syndicats. "Notre message a été entendu", s’est félicité l’UT CFE-CGC, au terme de la réunion de mardi. L’organisation syndicale juge les mesures conformes à la nécessité de "conserver les personnels déjà présents et créer des conditions de travail pour en attirer de nouveaux". "Les pistes de réflexion proposées par le gouvernement nous apparaissent prometteuses", a réagi de son côté La Fédé, s’inquiétant toutefois d’un travail exclusivement consacré aux professions "pénuriques", "ce qui risque de laisser de côté d’autres métiers du soin qui rencontrent également des difficultés significatives". Le groupe de travail doit continuer de se réunir tous les 15 jours jusqu’en septembre.

Quelles sont les professions dites "pénuriques" ?

En raison de l’exode de soignants et des difficultés rencontrées pour en attirer de nouveaux, la Nouvelle-Calédonie est confrontée à une pénurie de personnel de santé sans précédent. Le gouvernement a identifié, par établissement, les corps dits "pénuriques", c’est-à-dire ceux où il apparaît des difficultés de recrutement.

  • Au centre hospitalier territorial (CHT) : infirmiers en soins généraux, infirmiers de bloc opératoire diplômés d’État (Ibode), infirmiers anesthésistes diplôme d’État (IADE), masseurs-kinésithérapeutes, orthophonistes, manipulateurs en électroradiologie, ergothérapeutes, sages-femmes ;
  • Au centre hospitalier du Nord (CHN) : infirmiers en soins généraux, infirmiers de bloc opératoire diplômés d’État (Ibode), infirmiers anesthésistes diplôme d’État (IADE), manipulateurs en électroradiologie, sages-femmes ;
  • Dispensaires de la province Sud : cadres de santé, diététiciens, orthophonistes, orthoptistes.

Concernant les dispensaires de la province Nord, nous n’avons pas pu obtenir des données actualisées.

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