
Ce nouvel espace extérieur aménagé en début d’année et inauguré vendredi 23 mai à la fourrière intercommunale de Ducos représente un vrai changement pour le quotidien des chiens, qui bénéficient maintenant chaque jour, d’un temps pour s’ébattre dehors, sur l’herbe. Avant, les bêtes passaient toute leur journée enfermées dans leur box. Le résultat d’une prise en compte grandissante du bien-être animal. "On essaie d’améliorer les choses petit à petit", introduit Olivier Berthelot, élu du Mont-Dore président du SIGN, Syndicat intercommunal du Grand Nouméa, qui gère la fourrière.

Ces changements ont fortement été poussés par les associations de défense des animaux, avec qui le SIGN travaille. "Elles nous disaient que conserver un animal plus d’un mois dans un box fermé s’apparentait à de la maltraitance animale", témoigne Olivier Berthelot. Alors cet aménagement, Virginie Sala, présidente d’Animal Action NC le voit comme une véritable avancée. "Les chiens sont dans des box de 6 m2, on ne peut pas garder un animal contraint comme ça. Par exemple, là, il y a papi, qui est là depuis 45 jours, et qui peut enfin sortir se détendre."
Après l’installation de cet espace extérieur, Sonia Paturel, gestionnaire de la fourrière, a rapidement constaté une amélioration dans le comportement des chiens. "Ils sont moins stressés. La vétérinaire le dit, d’ailleurs, que le chenil est beaucoup plus calme." Autre avantage, cette fois pour le personnel. Les gardes champêtres interviennent ainsi dans de meilleures conditions. "L’approche est différente. Le fait de les sortir, qu’ils puissent gambader, c’est beaucoup plus facile pour les agents après de les approcher, de les nourrir, etc."

L’aire de promenade devrait également permettre de garder les chiens plus longtemps, permettant de repousser d’autant une éventuelle euthanasie, dont la pratique a diminué ces dernières années. "La fourrière n’est pas un abattoir", insiste Olivier Berthelot. En 2023, environ 50 % des chiens étaient récupérés par leur propriétaire, 25 % étaient adoptés grâce aux associations, et 25 % étaient euthanasiés, précise Emmanuel Récamier, directeur du SIGN. "Cette année, on a fait deux sessions d’euthanasie, on doit être à 10 %."
Outre l’espace extérieur, ce qui a également permis de réduire ce taux, c’est que la fourrière récupère moins de chiens. Les agents ne capturent plus systématiquement tous les chiens errants mais cherchent avant tout à retrouver les propriétaires ou à faire intervenir les associations. Résultat, "on n'en ramène plus autant qu’avant, glisse Olivier Berthelot. Et les associations font un gros travail de sensibilisation aussi. Tout est fait pour trouver une solution. La première est que les particuliers récupèrent leur chien, ensuite faire adopter l’animal. L’euthanasie reste vraiment le dernier recours."

Virginie Sala reconnaît, ces dernières années, une évolution positive dans les rapports avec la fourrière. "On a passé des années à répéter que capturer, tuer, ça ne servait à rien. On est enfin dans une vraie collaboration. Par exemple, avant, il y a eu des épidémies de parvovirose qui ont décimé des chiots. On a fait du lobbying et un protocole sanitaire a été mis en place. Il n’y a plus de chiots qui en meurent. Il y a aussi moins de chiens par box. Je ne suis pas en train de dire que c’est le Club Med des chiens, il y a encore des choses à faire. On continue le combat, mais il y a des progrès."

Les locaux de la fourrière intercommunale, gérée par le SIGN depuis 2010, se trouvent à Ducos. Elle s’occupe d’une part des véhicules, et d’autre part, des animaux. Sur ce point, sa mission, explique l’élu mondorien Olivier Berthelot, président du Syndicat intercommunal du Grand Nouméa, est de récupérer les animaux en errance sur l’espace public, afin de permettre que ce dernier soit "sécurisé", en essayant d’éviter "les attaques de chiens".
Pour ce faire, des gardes champêtres sillonnent les communes de l’agglomération tous les jours. Leur rôle ? Repérer ces animaux, les identifier quand c’est possible et essayer de trouver leur propriétaire. Une verbalisation n’est pas exclue, "en leur rappelant l’obligation qu’ils ont de les garder dans un terrain clôturé", indique Olivier Berthelot. Dans le cas contraire, les animaux, en grande majorité des chiens, sont amenés à la fourrière. Une publication est alors réalisée sur le site internet et la page Facebook du site, dans l’objectif que les propriétaires se manifestent. "Après, passé un certain délai réglementaire, les associations peuvent, si elles ont des familles d’adoption, récupérer les animaux sans frais". En dernier recours, ceux qui, "soit manifestent des troubles sociaux, sont agressifs, soit ne trouvent pas preneur, sont euthanasiés".
Le bâtiment compte 28 boxes, qui peuvent accueillir environ deux chiens chacun. La fourrière récupère également quelques chats, mais "uniquement en cas de problème de salubrité identifié, précise Emmanuel Récamier, directeur du SIGN, pas les chats errant". La structure fonctionne avec un budget global de 180 millions de francs environ, et grâce à plus d’une quinzaine de personnels.