La sénatrice Fatima Payman, élue du parti travailliste en 2022 et première femme australienne d’origine afghane et musulmane au Parlement, qui a indiqué ne pas consommer d’alcool, a expliqué qu’un élu plus âgé qu’elle, lui avait fait des remarques inappropriées après avoir bu "trop de verres" lors d’une réception officielle. L’homme aurait déclaré : "Allons te faire boire un peu de vin pour te voir danser sur la table", a raconté Fatima Payman, 30 ans, à ABC. Elle lui aurait exprimé son refus avant de déposer une plainte formelle, qui a été remontée à un comité parlementaire de vigilance et de soutien, le PWSS, établi après des accusations d’agression et de harcèlement au sein du Parlement.
Si la date à laquelle s’est produit l’incident et l’identité de l’homme en question ne sont pas connues, ce fait s’ajoute à ceux dénoncés ces dernières années. Depuis 2021, le monde politique australien est ébranlé par une série d’accusations d’agression et de harcèlement. Cette année-là, Brittany Higgins, une ex-collaboratrice du gouvernement, avait rapporté avoir été violée par un collègue en mars 2019 dans le bureau d’une ministre. Des accusations contestées par l’intéressé. L’affaire avait provoqué des manifestations et plusieurs enquêtes, dans le sillage du mouvement mondial #MeToo.
En 2021, une enquête sur la "culture sexiste" du Parlement australien avait révélé des preuves abondantes de harcèlement sexuel et d’intimidations visant aussi bien les élus que le personnel. Une personne sur trois travaillant alors au Parlement avait rapporté avoir été "victime d’une forme de harcèlement sexuel pendant son travail", selon le rapport commandé par le gouvernement.
Née en Afghanistan, l’indépendante Fatima Payman a quitté en 2024 le camp travailliste au pouvoir après avoir accusé le gouvernement de ne pas agir suffisamment pour les Palestiniens de la bande de Gaza, théâtre d’une guerre entre Israël et le Hamas depuis l’attaque du 7-Octobre. Elle est aussi la première sénatrice à avoir porté le hijab au Parlement australien, d’après la presse locale.