
C’est une histoire pour le moins étonnante qui s’est jouée, ces derniers mois, à l’île des Pins : celle d’un réseau de cocaïne "d’une ampleur inédite" né d’une découverte tout aussi inouïe faite par quelques habitants de Kunié. Tout remonte à août 2024, lorsque des pêcheurs aperçoivent des "ballots en perdition" à la dérive. À l’intérieur : de la cocaïne, conditionnée "en pains d’un peu plus d’un kilo chacun", rapporte Hélène Gaudet, procureure adjointe. "Ce sont plusieurs dizaines de kilos de cocaïne qui ont ainsi été récupérés, stockés, et pour certains revendus."
Une enquête, menée conjointement par les services de la direction territoriale de la police nationale et de la section de recherche de la gendarmerie a permis de démanteler le trafic, qui s’opérait entre Nouméa et l’île des Pins. "Les enquêteurs, sous le contrôle du parquet de Nouméa, ont mis en place durant plusieurs mois des techniques d’enquête variées et modernes, telle l’utilisation d’un drone, afin de préciser les contours de ce trafic et en identifier les auteurs", poursuit Hélène Gaudet.
L’enquête a abouti à une opération d’interpellations, lundi 26 mai, entraînant le placement en garde à vue de douze personnes et la saisie de "plus de 42 kg de cocaïne, de près d’un kilo d’herbe de cannabis, ainsi que de 2,8 millions de francs pacifique", révèle le parquet. Une partie de l’argent issue du trafic aurait toutefois été dépensée. Plus tôt, le service des douanes avait déjà intercepté un colis contenant 300 000 francs "provenant de la vente de ces pains de cocaïne".
Sur les douze gardés à vue, dix seront jugés pour trafic de stupéfiants, le 22 juillet, dans le cadre d’une comparution différée. Sept d’entre eux ont été présentés au tribunal, vendredi 30 mai, dont cinq ont été placés en détention provisoire dans l’attente de leur jugement, et deux sous contrôle judiciaire. "Les enquêteurs de la police et de la gendarmerie, tout comme le parquet, sont déterminés à lutter contre tout auteur de trafic de cocaïne qui, en vue de satisfaire un intérêt purement financier, est prêt à mettre en péril la santé de la population calédonienne", conclut la procureure adjointe.