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Australie : des gamètes cryogénisées pour sauver la Grande Barrière de corail
AFP | Crée le 04.06.2025 à 14h09 | Mis à jour le 04.06.2025 à 14h09

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La biobanque concentre la plus grande quantité de coraux cryogénisés au monde. Des milliers de milliards de cellules y sont stockées. Photo AFP/Saeed Khan
En Australie, un laboratoire conserve, dans de l’azote liquide à très basse température, des milliers de milliards de cellules issues d’une trentaine d’espèces de coraux originaires de la Grande Barrière de Corail, avec l’objectif de les reproduire et ainsi de régénérer cet écosystème menacé.

Dans un zoo de Sydney, en Australie, des rangées de réservoirs remplies d’azote liquide forment le plus grand entrepôt mondial de coraux conservés cryogéniquement : des milliers de milliards de cellules collectées chaque année sur la Grande Barrière de corail doivent permettre de la régénérer. "J’espère que nos efforts collectifs permettront de préserver la belle diversité du récif", témoigne auprès de l’AFP Justine O’Brien, responsable des sciences de la conservation à la Taronga Conservation Society Australia, en charge du parc animalier éponyme.

Depuis le lancement du programme en 2011, la biobanque "CryoDiversity" de la Taronga Conservation Society Australia, intervient chaque année pendant la période de reproduction du récif, lorsque les coraux libèrent simultanément leurs œufs et leurs spermatozoïdes dans l’eau.

Les scientifiques collectent les gamètes des coraux et y ajoutent des cryoprotecteurs, qui empêchent l’eau de geler à l’intérieur des cellules, ce qui protège leur structure. Les œufs contiennent trop d’eau et de graisse pour être congelés sans les abîmer avec les techniques actuelles, et ne peuvent donc pas encore être stockés. Mais d’autres types de cellules sont toutefois prélevées et conservées pour de la recherche. Tous les échantillons sont plongés dans de l’azote liquide à – 196 degrés Celsius, dans des conditions très contrôlées pour éviter toute variation de température.

"En fait, on a appuyé sur le bouton pause de leur horloge biologique, raconte Mme O’Brien. Vous pourriez les décongeler dans quelques années, quelques décennies ou des centaines d’années et ils auront conservé le même potentiel de fertilisation qu’ils avaient lorsqu’ils ont été initialement collectés et congelés", ajoute-t-elle.

Blanchissement massif

À ce jour, la biobanque conserve des échantillons de 34 espèces de coraux sur les quelque 400 présentes dans la Grande Barrière de Corail. Elle donne la priorité aux espèces les plus importantes pour la structure et le bon fonctionnement du récif, avec l’objectif d’en stocker davantage à l’avenir.

Ces échantillons ne servent pas seulement à la reproduction : ils permettent aussi de mener des recherches et de suivre l’impact du réchauffement des océans, de la surpêche et de la pollution — des menaces majeures pour les récifs coralliens dans le monde entier. Les scientifiques estiment que si la température mondiale augmente de 1,5 degré Celsius, entre 70 et 90 % des récifs coralliens pourraient disparaître, ce qui serait désastreux pour les hommes et la planète. La surchauffe et l’acidification des mers, provoquées par les émissions de gaz à effet de serre, entraînent depuis deux ans un blanchissement massif des coraux, ce qui entraine leur mort.

Près de 84 % des récifs de la planète sont désormais endommagés. "Nous savons que la fréquence et la gravité des impacts actuels ne laissent pas suffisamment de temps au récif pour se rétablir", souligne Mme O’Brien.

Les récifs coralliens soutiennent non seulement la vie marine, mais aussi des centaines de millions de personnes vivant dans les communautés côtières, en leur fournissant de la nourriture, une protection contre les tempêtes et des moyens de subsistance grâce à la pêche et au tourisme.

La semaine prochaine, 70 dirigeants mondiaux et des milliers de délégués, scientifiques et représentants d’ONG convergeront vers Nice pour la troisième conférence de l’ONU sur les océans. Un consensus est difficile à atteindre, en raison de profonds désaccords entre les parties sur l’exploitation minière en eaux profondes, les déchets plastiques ou encore la surexploitation des ressources halieutiques. De rares initiatives comme celle de Sydney apportent néanmoins une lueur d’espoir.

"Petite partie de la solution"

L’année dernière, des chercheurs de Taronga et de l’Australian Institute of Marine Science ont réussi à décongeler du sperme corallien pour fertiliser des œufs frais, produisant ainsi des larves coralliennes viables qui ont été replacées sur le récif. Il s’agissait d’une première mondiale pour la Grande Barrière de Corail, et des études préliminaires montrent que les greffes ont bien poussé.

Ces efforts, qui s’inscrivent dans le cadre d’un programme plus vaste allant de l’ombrage des coraux à la transplantation de variétés plus tolérantes à la chaleur, constituent une "petite partie de la solution à la crise mondiale des récifs coralliens", selon Richard Leck, responsable des océans à WWF Australie. Mais il a prévenu qu’il fallait faire plus pour assurer la survie à long terme des coraux.

"Les récifs sont incroyablement résistants, et ils s’en remettent remarquablement vite après des perturbations majeures", a-t-il développé auprès de l’AFP. Et s'"il y a certainement une fenêtre pour sauver les récifs", il est toutefois clair qu’elle "est en train de se refermer".

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