
L'affaire a été mise en lumière par Tahiti Infos, dans leur édition du mardi 3 juin. Le lendemain, la procureur Solène Belaouar estimait que les éléments mentionnés par le journal étaient "suffisamment précis et vérifiables" pour lancer une enquête.
D'après le quotidien, les faits en question ont été discutés le 22 mai, lors d'un comité d'entreprise de Polynésie la 1ère. Des représentants des employés y ont dénoncé la vente de viande de tortue "par une personne extérieure" dans les locaux de la station - pourtant fermée aux visiteurs pour des raisons de sécurité - quelques semaines plus tôt. La direction, alors déjà informée, avait assuré en réponse qu'une procédure interne était lancée pour "vérifier si les faits sont avérés" et identifier des responsabilités.
Mardi, Tahiti Infos donnait la parole à des salariés qui dénonçaient l'implication de "cadres" de la station dans l'organisation de cette vente et dans l'achat des barquettes. Certains préféraient donc qu'un signalement soit fait à la justice pour mener une enquête officielle, et éventuellement "remonter la filière" ou identifier d'autres entreprises livrées.
Le Code de l'environnement de Polynésie interdit de tuer, mutiler, perturber, transporter, acheter ou vendre des espèces ou partie d'espèces protégées, dont font partie les tortues marines. La violation de ces règles fait risquer à leurs auteurs deux ans de prison et 17,8 millions de francs d'amende.
Contactée, la direction de Polynésie la 1ère précise s'être saisie de cette situation "bien avant sa médiatisation" et avoir engagée des mesures internes pour "faire toute la lumière sur les faits évoqués". "Nous sommes pleinement attachés au respect de la loi et aux valeurs de rigueur, d'exemplarité et de transparence qui fondent notre mission de service public", a précisé la chaîne du groupe France Télévision.