
La situation reste "confuse" et la tension est "extrême" dans la commune de Touho, en ce long week-end de Pentecôte, avertit la gendarmerie. Une ambiance électrique qui fait suite à une flambée de violence qui a gagné les tribus de Kongouma, de Touho-Mission et de Vieux-Touho.
Lundi 2 juin, des heurts ont éclaté entre différents clans, faisant trois blessés dont un enfant de 12 ans et un adolescent de 17 ans qui a reçu plusieurs coups de sabre d’abattis. À l’issue de ces affrontements, sept personnes ont été interpellées et seront convoquées devant la justice en juillet. Depuis, un dispositif accru de gendarmerie est déployé dans ce secteur de la côte Est.
Et il n’est pas près de repartir. Ce samedi matin, en effet, les violences sont de nouveau montées d’un cran. Près de soixante-dix personnes ont débarqué à Touho-Mission et ont encerclé la maison d’un homme qu’ils tentaient de déloger. Cet individu, considéré comme guérisseur était lui-même retranché avec une vingtaine d’autres personnes, selon la gendarmerie. Une situation qui aurait pu très vite dégénérer, sans l’intervention d’environ soixante forces de l’ordre sur place appuyés par des responsables coutumiers.
"C’était vraiment très tendu. Ces personnes étaient venues en expédition punitive pour clairement en découdre. Sans notre intervention, il y aurait eu encore des blessés et peut-être des morts, annonce le général Nicolas Matthéos, le commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, qui précise que le dispositif renforcé de militaires restera mobilisé sur place jusqu’à nouvel ordre. Nous avons sécurisé certains sites menacés aujourd’hui mais ne pouvons malheureusement pas surveiller partout et je viens d’apprendre qu’une habitation a été incendiée en fin de journée à Touho-Mission."
De nouvelles interpellations pourraient avoir lieu dans les prochains jours.