
Après cinq semaines de collecte, c’est un décompte "très fiable" de la population calédonienne que devrait être en mesure de livrer l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee). Et pour cause : du 22 avril au 28 mai, les quelque 930 agents mobilisés pour la phase de collecte du recensement 2025 sont parvenus à recenser 96 % des logements du Caillou, ce qui représente environ 110 000 foyers. "On pouvait s’inquiéter d’une éventuelle méfiance des habitants, notamment après ce qui s’est passé l’an dernier, mais finalement les agents ont su les convaincre de l’importance de l’opération", relève Jean-Philippe Grouthier, inspecteur général à l’Insee (l’institut national), envoyé de l’Hexagone pour piloter la phase de collecte. Celle-ci avait été prolongée d’une semaine pour laisser le temps aux Calédoniens pas encore recensés de se signaler.
Les maires et les élus municipaux ont également participé à la réussite de l’opération, allant parfois jusqu’à "accompagner les agents dans certaines zones plus compliquées". En tribu, les autorités coutumières ont mené un gros travail de sensibilisation de la population, facilitant l’accueil des agents. Ainsi, "les refus ont été très limités". Le taux d’incertitude ne devrait pas dépasser 1 %.
Sur les 96 % des logements recensés, 4 % l’ont été sans réponse aux questionnaires. D’autre part, 4 % des logements n’ont pas été recensés, ce qui signifie "qu’on ne sait même pas si des personnes y vivent", précise Jean-Philippe Grouthier. Pour les équipes de l’Isee et de l’Insee, la suite du travail va donc consister à "traiter et redresser statistiquement la non-réponse". "Les logements qui n’ont pas été enquêtés seront identifiés et on y estimera un nombre d’occupants par rapport au nombre moyen, il y aura une analyse à mener pour le faire de la manière la plus juste possible." Quoi qu’il en soit, "les personnes non-recensées seront quand même comptabilisées", affirme Jean-Philippe Grouthier.

D’ici la fin du mois de juillet, les deux instituts partenaires devraient annoncer les populations de référence. Cette notion comprend la population municipale, correspondant au nombre d’habitants par commune, ainsi que la "population comptée à part", qui tient également compte des liens conservés par certaines personnes dans leurs communes d’origine. "Il y a par exemple l’étudiant installé à Nouméa mais qui rentre régulièrement chez ses parents à Koné, où la personne en Ehpad au Mont-Dore qui dispose encore d’une maison à Dumbéa", illustre l’inspecteur de l’Insee.
Le reste des données, sur la population en tribu, les communautés d’appartenance, ou encore la pyramide des âges, ne sera, lui, connu que courant 2026, après un traitement statistique plus approfondi que doit mener l’Isee.