
Certes, la New Caledonia Groupama Race n’est pas la seule course du Pacifique Sud. Nos voisins australiens ont la Sydney-Hobart, une épreuve très populaire qui attire de nombreux équipages chaque année. Un peu plus haut du côté d’Hawaï, il y a la Transpac, qui relie Honolulu à Los Angeles. En revanche, la Tahiti Pearl Regatta, en Polynésie française, après son annulation en 2024, ne reprendra pas. Créée en 2008, la Groupama Race, qui est organisée tous les deux ans, tient donc une place particulière. "C’est une course unique", considère Damien Meunier, skipper de Blade Runner, qui prendra le départ dimanche 15 juin de Nouméa. "Et c’est un des plus gros événements sportifs en Nouvelle-Calédonie."
Les 23 bateaux en lice, dont 19 locaux et 4 internationaux qui viennent de Nouvelle-Zélande et d’Australie, monocoques et multicoques, vont parcourir une distance de 654 miles nautiques, soit 1211 kilomètres environ autour de la Nouvelle-Calédonie, en longeant d’abord la côte Est, puis la côte Ouest. Pour les passionnés de voile, "c’est l’aventure ultime", témoigne Damien Meunier, l’opportunité de réaliser "un tour sans escale" et d’accéder à des endroits "où on ne va pas", le circuit passant au-delà de Bélep, frôlant les "récifs d’Entrecasteaux". Cette année, le skipper compte bien emmener son équipage jusqu’au bout. Lors de la première participation de Blade Runner, en 2022, un pépin technique avait contraint les navigateurs à abandonner à Koumac. Le monocoque de 9 m, "plus petit bateau de la Groupama", fera simplement le trajet en quelques jours de plus. "Les meilleurs mettront deux à trois jours pour arriver, je pense que nous mettrons entre cinq et six jours."

Le parcours prévoit également quatre points de passage obligatoires : le Phare Amédée, le Cap N’dua dans le Grand Sud, et les Cornes Est et Ouest au nord des îles Bélep. Un itinéraire qui "fait rêver" selon l’organisation. "Les marins naviguent entre récifs, tortues, baleines, atolls et îlots."
La New Caledonia Groupama Race est une course "exigeante", "un challenge tactique", qui nécessite de bien réfléchir à sa stratégie de course, en raison notamment de sa spécificité, d’être à la fois une régate côtière et hauturière. Face aux effets de côte, à l’absence de vent, aux courants, à la houle du large, aux alizés de Sud-Est plus ou moins établis et autres coups d’Ouest et grains, il faut savoir s’adapter et gérer l’aléatoire, à la fois de la météo et des conditions en mer.
Ce sera le cas dès dimanche, après le départ, explique Damien Meunier. "On contourne le phare Amédée. Après, se pose la question de savoir si on passe par le canal Woodin ou pas. Il faut arriver suffisamment tôt par rapport à l’horaire de la marée. C’est une option qui peut représenter un raccourci, sinon il faut contourner l’île Ouen. Mais, ce n’est pas dit que ce soit intéressant."
Très vite, d’autres questions se poseront pour savoir quelle approche privilégier. Car si la remontée de la côte Est se fait au portant, il faut décider où se positionner, analyse Damien Meunier. "Est-ce que l’on reste proche de la Grande Terre, entre la côte et les îles Loyauté, ou est-ce qu’on se rapproche d’Ouvéa pour aller chercher le vent ?" Une fois sur la côte Ouest, l’équipage devra réfléchir à la meilleure option, entre rentrer ou pas dans le lagon.

Pour ceux qui ne peuvent pas prendre le départ avec un vrai bateau, il est possible de s’inscrire pour participer à la régate virtuellement. Il suffit d’un écran. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au jour du départ grâce à deux liens : https://tinyurl.com/VirtualRegattaAndroid [1] pour Androïd et https://tinyurl.com/VirtualRegattaAppstore [2] avec l’App Store. Un cadeau est à gagner : un voyage avec Aircalin. Il y aura un gagnant en local et un à l’international. Selon l’organisation, plus de 25 000 personnes ont régaté virtuellement et regardé en ligne les vidéos envoyées depuis le large lors de la dernière édition, en 2022.
Le village de la Groupama prend ses quartiers cette année à l’école de voile du CNC. Il s’étendra sur la pointe Brunelet et la digue. Seront présents l’ensemble des partenaires de l’évènement, dont Sud Tourisme, qui "présentera la saison des baleines", indique Romain Thomas, de Team Events. Les premières animations sont proposées dès ce vendredi 13 juin, et jusqu’au samedi 21 juin. Beaucoup d’activités sont programmées : jeu de piste numérique, jeu avec le musée Maritime, ateliers futurs marins pour apprendre à faire les nœuds et déchiffrer le morse, randos en kayak, initiations gratuites à la voile sur J70, démonstrations de kitesurf et hydrofoil, foodcourt et puis, bien sûr, le départ du Rocher à la voile dimanche, avec la parade des bateaux participants. Le point course et les animations en soirée se dérouleront au restaurant Le 3 mâts et au lounge du CNC.


En parallèle de la Groupama Race se tient le salon Nautical à port Brunelet. Les affaires maritimes et le Coss, centre opérationnel de surveillance et de sauvetage ainsi que la SNSM seront sur place pour parler sécurité en mer. Il sera notamment possible de se renseigner sur la coordination des secours maritimes et sur comment réagir en cas de détresse en mer. Surtout, une trentaine d’exposants professionnels tiendront des stands, l’occasion de découvrir des innovations nautiques, de visiter des bateaux et de profiter d’excursions en mer.
Pour tout savoir sur la New Caledonia Groupama Race et le programme complet des animations proposées au village : https://groupamarace.nc [3].