
La ratification du traité sur la haute mer par une cinquantaine de pays, lundi 9 juin à Nice, permet d’espérer une entrée en vigueur rapide de cet accord international destiné à mieux protéger les eaux internationales (au-delà de 200 milles marins des côtes, soit 370 km). Rebecca Hubbard, de la High Seas Alliance, un regroupement d’une cinquantaine d’ONG, a salué un "progrès incroyable". Mais "nous devons garder le pied sur l’accélérateur", a-t-elle prévenu, alors que le traité n’entrera en application que 120 jours après le dépôt de la 60e ratification. Car la France n’a pas réussi à atteindre ce chiffre clé, comme souhaité par Emmanuel Macron. Mais il y a eu "une vraie accélération", estime François Chartier, de Greenpeace. "A priori, le traité va être finalisé avant la fin de l’année et on va pouvoir travailler sur les premières aires marines protégées en haute mer."
"Notre existence est menacée" : le Vanuatu porte le combat climatique en justice [1]
Dès l’ouverture du sommet, les dirigeants de la planète ont durci le ton face à la décision de Donald Trump de lancer unilatéralement l’exploitation des "nodules" polymétalliques dans les eaux internationales du Pacifique. "Les abysses ne sont pas à vendre", a lancé le président de la République, parlant de "folie" et d'"action économique prédatrice", tandis que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, mettait en garde contre un nouveau "Far West".
Cette rhétorique ferme n’a toutefois pas permis d’élargir sensiblement la coalition pour un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins, passée de 32 à 37 pays seulement, sur les 169 États membres de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), chargée de rédiger un code minier.
De la Colombie aux Samoa, en passant par le Portugal, la Grèce ou la Polynésie française, plusieurs pays ont annoncé la création d’aires marines protégées (AMP), ou le renforcement des aires existantes, notamment en y interdisant le chalutage de fond. Ce qui fait que le monde pourrait dépasser les 10 % d’AMP à l’issue de la conférence, contre 8,34 % auparavant. En revanche, la faiblesse des annonces de la France, avec une limitation du chalutage de fond sur 4 % seulement des eaux hexagonales, a déçu les ONG.
Principales causes du réchauffement climatique, les énergies fossiles (gaz, pétrole et charbon) ne sont pas mentionnées dans le projet de déclaration finale qui devait être adopté vendredi. Le texte pointe "les effets néfastes du changement climatique" pour l’océan et ses écosystèmes, sans pour autant plaider en faveur d’une "transition" vers l’abandon des énergies fossiles, comme lors de la COP28 de Dubaï en 2023. "C’est la principale cause de la détérioration des océans, et nous n’en parlons pas assez, c’est regrettable", a estimé Ralph Regenvanu, ministre de l’Environnement du Vanuatu.
La Polynésie entend créer la plus grande aire marine protégée du monde [3]
Les 100 milliards de dollars (10 000 milliards de francs) de financement, évoqués par le Costa Rica avant la conférence de Nice, ne se sont pas matérialisés. Or, ce chiffre serait déjà sous estimé par rapport aux besoins. Selon un rapport du Forum économique mondial de 2022, il faudrait environ 175 milliards de dollars (10 000 milliards de francs) par an pour atteindre l’objectif de développement durable de l’océan d’ici 2030.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/pacifique/vanuatu/environnement/notre-existence-est-menacee-le-vanuatu-porte-le-combat-climatique-en-justice
[2] https://www.lnc.nc/article/pacifique/environnement/les-iles-salomon-et-le-vanuatu-veulent-creer-la-plus-grande-reserve-marine-du-monde-geree-par-des-autochtones
[3] https://www.lnc.nc/article/pacifique/polynesie-francaise/environnement/la-polynesie-entend-creer-la-plus-grande-aire-marine-protegee-du-monde
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