
Depuis des années, Taichi Furukawa œuvre à tisser des liens entre le Japon et la Nouvelle-Calédonie. À côté de son métier de steward pour Aircalin qu’il exerce depuis vingt ans, le franco-japonais a créé une activité d’export. Avec sa structure, New Caledonia export services (NCES), il s’emploie à vendre des produits calédoniens "d’exception". Et pour mieux les faire connaître, cet amoureux du Caillou participe, depuis 2024, au Foodex, à Tokyo, un des plus grands salons d’Asie de produits alimentaires.

Dédié aux professionnels, l’évènement a reçu plus de 70 000 visiteurs de plus de 70 pays et près de 3 000 exposants. Parmi eux, le stand de Taichi Furukawa, accueilli au sein du pavillon France. En mars, l’exportateur a participé à sa deuxième édition. Une vitrine importante. "Foodex est l’occasion de rencontrer des professionnels, d’échanger des cartes de visite." Pendant quatre jours, Taichi Furukawa a vanté les atouts des produits qu’il avait amenés dans ses valises : la vanille givrée de Julien Pascal, producteur au Mont Mou, à Païta, du miel de trois apiculteurs de Bourail, Plum et Lifou, du chocolat Lapita, du rhum de la distillerie du Soleil, basée à La Coulée au Mont-Dore, ou encore du sel de Poingam, dont il a déjà exporté une tonne au Japon.
À travers eux, Taichi Furukawa valorise le Caillou, sa culture et son patrimoine. Car plus que les produits, le franco-japonais "crée un environnement, vend l’esprit de la Nouvelle-Calédonie, qui en plus bénéficie d’une bonne image au Japon". Il raconte une histoire. "Pour le sel de Poingam, je parle de cristaux du lagon, qui est classé au patrimoine mondial de l’Unesco." Et visiblement, ça a marché. "Les visiteurs étaient attirés par l’odeur des gousses de vanille. Plusieurs chefs de restaurant étoilés ont dit qu’ils n’en avaient jamais vu de pareil. Et j’en profitais pour présenter les autres produits. J’expliquais aussi comment est le pays, qu’il n’y a pas seulement la mer et le lagon, mais aussi les montagnes. Ils rentraient dans ce monde et ça les faisait voyager."

Autre produit phare : le miel, qui est l’objet de la visite de trois distributeurs japonais de deux sociétés, arrivés sur le territoire vendredi 13 juin. Lors du Foodex, NCES a signé un contrat d’exportation avec une de ces deux entreprises. "Son représentant a souhaité venir rencontrer les apiculteurs et se rendre compte de leur savoir-faire, de l’environnement et aussi voir les différents milieux végétaux endémiques qui donnent au miel calédonien toute sa richesse gustative."
Le petit groupe, emmené par Taichi Furukawa, s’est rendu ce samedi 14 juin auprès de Romolo Licopoli, apiculteur depuis 24 ans, qui récolte en parti son miel à Plum. "Ils voulaient découvrir le miel qu’ils ont acheté, notamment celui récolté dans le maquis minier", indique Taichi Furukawa. Cette substance sirupeuse et sucrée est au cœur du séjour des distributeurs japonais, qui veulent s’imprégner de son processus de fabrication.
Ils doivent ensuite se rendre auprès d’autres apiculteurs à Bourail, à Ouégoa, où ils vont découvrir la mangrove, les forêts de niaouli et de gaïac, puis à La Foa, à la tribu de Koindé. "Le miel d’ici est vraiment naturel et artisanal, développe Taichi Furukawa. Il n’est ni chauffé ni filtré, il est vraiment cristallin, avec un goût différent à chaque fois. C’est ça que nous proposons au Japon."