Depuis les émeutes, la tendance à la hausse des prix à la consommation se confirme dans le pays, en particulier pour l’alimentation, dont les tarifs ont littéralement bondi entre mai et juin 2024 (+ 3,7 %). Si ces données ont ensuite eu tendance à se stabiliser, voire à baisser l’an dernier, en 2025, les prix de l’alimentation repartent à la hausse. En un an, et donc depuis la crise insurrectionnelle, ces produits affichent en moyenne une augmentation de près de 6 %. Les produits les plus touchés sont les légumes (+ 9,7 %).
Plus globalement, l’indice des prix à la consommation (tous secteurs confondus) a grimpé de 1,65 % entre mai 2024 et mai 2025. "Sur la même période, la hausse de prix est presque deux fois plus importante pour les ménages les plus modestes, soit + 3,1 %", relève l’Isee (Institut de la statistique et des études économiques), dans son rapport mensuel diffusé ce lundi 16 juin.
Une chose est sûre : le coût de la vie s’est envolé en quinze ans. Et cette dynamique s’est clairement emballée ces cinq dernières années, sur fond de pandémie de Covid, et de guerre en Ukraine, synonymes d’inflation au niveau mondial, puis d’émeutes en Nouvelle-Calédonie.
Ainsi, entre 2011 et mai 2025, l’indice général des prix à la consommation a progressé de 16,15 %. Une hausse particulièrement marquée entre 2020 et 2025 (+ 8,5 %). Autrement dit, en seulement cinq ans, les tarifs ont plus augmenté qu’en dix ans (période 2011-2019). Un phénomène largement amplifié par les prix de l’alimentaire, qui ont explosé depuis la pandémie, soit une hausse de 22,8 % (entre 2020 et mai 2025).
Si c’est l’augmentation la plus nette et rapide, globalement, les tarifs des produits alimentaires ont bondi de près de 40 % depuis 2011. À titre d’exemple ces quinze dernières années, le coût moyen des légumes a explosé, affichant une hausse spectaculaire de 56,7 %. Celui des huiles et graisse a, de son côté, grimpé de 41,5 %. En ce qui concerne le pain et les céréales, les tarifs ont augmenté de 37,5 %.
En mai 2025, l’indice des prix à la consommation des ménages et l’indice hors tabac diminuent de 0,2 %, après une hausse de 0,5 % en avril. Ce repli s’explique principalement par la diminution de 2,1 % des prix de l’énergie (après + 0,8 %) et dans une moindre mesure, par la diminution des prix des produits manufacturés (-0,3 % après + 1,1 %) et des services (-0,1 % après + 0,4 %). À l’inverse, les prix de l’alimentation continuent d’augmenter (+ 0,3 % après + 0,1 %).
Dans le détail, les prix de l’essence et du gazole baissent respectivement de 3,9 % (après + 1,7 %) et de 4,7 % (après + 0,4 %).
Du côté de l’alimentaire, si la tendance est à la hausse, certains produits font figure d’exception : recul des prix de la viande (-0,4 % avec notamment une diminution
du prix de la volaille), des huiles et graisses (-1,0 %), du lait, fromages et œufs (-0,6 %).
Après un rebond de 1,1 % en avril, les prix des produits manufacturés sont de nouveau globalement en baisse en mai (-0,3 %). Cette diminution est principalement due à une réduction de 0,9 % des prix des voitures particulières, incluant les citadines d’occasion et les véhicules neufs de type pick- up. Les prix des gros outillages et matériels électriques, tels que les perceuses et les visseuses, diminuent de 4,3 %, tandis que ceux des meubles et articles d’ameublement baissent de 1,5 %, après une hausse de 9,7 % le mois dernier.
En mai, les prix des services se stabilisent à la baisse (-0,1 % après + 0,4 %). Ils sont principalement influencés par le recul des prix du transport aérien de voyageurs (-1,2 %, tirés essentiellement par les vols internationaux).
Les prix du gaz, de l’électricité et du charbon n’évoluent pas.
Les prix des produits pour l’entretien et la réparation du logement augmentent de 10,5 %, ceux des équipements de sport, de camping et de loisirs en plein air augmentent de 2,1 %, ceux des articles de bijouterie, de joaillerie et d’horlogerie, comme les montres, augmentent de 2,3 %, enfin, ceux des produits pour les soins et l’hygiène corporelle augmentent de 0,5 %.
Les prix de l’alimentation augmentent globalement à nouveau ce mois-ci (+ 0,3 % après + 0,1 % en avril). Ce sont principalement les légumes qui contribuent à cette hausse (+ 2,7 % après + 0,9 % en avril, soit + 9,7 % en un an). Les prix du poisson (+ 1,3 % après -1,4 %) et des pains et céréales (+ 0,2 % après -0,3 %) participent également à cette hausse.