
Le collège de Magenta ne portera plus seulement le nom de son quartier géographique où il a ouvert ses portes en 1979. Il faudra désormais l’appeler "collège Jean-Lèques", en mémoire à l’ancien maire de Nouméa de 1986 à 2014 et décédé en 2022. Figure historique, homme de droite, Jean Lèques a marqué la vie politique pendant plus d’un demi-siècle, plusieurs fois président de l’Assemblée territoriale mais aussi président du premier gouvernement collégial. La province Sud estime que "son parcours exemplaire constitue une référence forte pour les jeunes générations".

À quelques encablures, le collège Portes-de-Fer change également de nom. L’établissement scolaire prendra celui de François Ollivaud, un hommage à une figure du paysage éducatif et culturel. Enseignant mais aussi directeur et principal adjoint de collège, François Ollivaud a eu une deuxième vie d’humoriste et de chansonnier, avec des titres comme Ver de bancoule, C’est toi mon amour, Les Zoreils, Le Kanapilou… "Un engagement auprès de la jeunesse et de la culture locale qui fait de lui un symbole fédérateur, pertinent pour un établissement accueillant une nouvelle dynamique scolaire", explique la Maison bleue.

La délibération actant l’attribution de ces deux noms aux deux collèges a été adoptée par les élus lors de l’assemblée de la province Sud, ce jeudi 19 juin. La collectivité a souhaité "apporter une véritable identité en rendant hommage à deux personnalités ayant marqué l’histoire calédonienne par leur engagement". L’initiative en revient à la collectivité qui, pour nommer un collège, doit demander l’avis de la commune concernée. "La ville de Nouméa ne nous a pas répondu, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’opposition, explique Gil Brial, deuxième vice-président de la province. Et il n’y a pas de rue ou de place dans cette mandature qui doive prendre le nom de Jean Lèques, c’est pour ça qu’on a fait le choix de le faire."

Marie-Jo Barbier, élue Avenir en confiance, a salué la démarche, évoquant "un geste de mémoire" qui, au-delà d’apposer une plaque, "offre à des générations d’élèves une histoire, un visage et une trajectoire à méditer et à suivre". D’abord celle de Jean Lèques, "grand humaniste", développe Marie-Jo Barbier, qui "croyait dans la force de l’éducation et l’élévation par le savoir". Et puis celle de François Ollivaud, un homme de "transmission", dans les classes et sur scène. Ainsi, poursuit la représentante, si ces deux figures sont différentes, elles ont un point commun : "elles ont consacré leur vie aux autres par l’action publique et l’enseignement. Derrière ces noms, il y a des parcours calédoniens exemplaires, profondément ancrés dans notre histoire commune."