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"Avec Zygo, notre objectif est de donner la possibilité de se déplacer 24 heures sur 24 à l’aide de son smartphone"
Propos recueillis par Anthony Tejero | Crée le 24.06.2025 à 17h52 | Mis à jour le 30.06.2025 à 11h46

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Aude-Christelle Forest, responsable des relations publiques chez Zygo, est heureuse de lancer officiellement l’application, mardi 24 juin. Photo Anthony Tejero
C'est un service qui s'est répandu et démocratisé partout sur la planète, mais toujours pas sur le Caillou. Zygo compte bien y remédier. Cette nouvelle application mobile de chauffeurs à la demande, officiellement lancée ce mardi 24 juin, entend répondre au "désert" de transports en commun dans l'agglomération depuis le 13-Mai, tout en proposant une alternative mieux encadrée et plus sécurisée aux "taxis 1 000" qui se sont multipliés en un an. Entretien avec Aude-Christelle Forest, l’une des chevilles ouvrières de ce projet.

Quel est le principe de Zygo ?

Cette application à télécharger sur son mobile, via Play Store ou App Store, permet de faire se rencontrer des clients qui ont besoin de se déplacer avec des chauffeurs privés dont le véhicule est assuré, qui sont titulaires du permis, etc. La base pour Zygo, c’est que tous nos chauffeurs soient en règle avec les exigences de la DITTT.

Uber, Grab… Ces plateformes existent quasiment dans le monde entier. Pourquoi vous lancez-vous aujourd’hui ?

Parce que l’année dernière, il s’est passé ce qu’il s’est passé, à savoir le 13-Mai. Les investisseurs de Zygo ont donc souhaité apporter une solution face à ce désert de transports en commun.

Zygo entend-elle proposer une alternative encadrée aux taxis 1 000 qui se sont multipliés depuis les émeutes ?

Exactement, ça fait partie de cette vision. C’est pourquoi on prévoit également l’accompagnement et la formation de nos chauffeurs Zygo, ceux qui ont vraiment pour projet professionnel de devenir chauffeur privé. C’est la raison pour laquelle on a organisé, ce mardi 24 juin, un job dating qui réunit l’ensemble des acteurs concernés : la DITTT, l’Adie, un assureur, etc. L’idée est de mettre en lien ces professionnels.


Un job dating était organisé ce mardi 24 juin à Kari Veo, pour recruter de futurs chauffeurs intéressés par l’appli Zygo. Photo Anthony Tejero

Comment sont calculés les tarifs tant pour les chauffeurs que pour les clients ?

Il y a une grille tarifaire fixée par Zygo pour que le service soit accessible, mais aussi pour que nos chauffeurs privés s’y retrouvent.

Ne craignez-vous pas une certaine "uberisation" de la profession de chauffeur ?

Notre objectif est justement de ne pas aller vers cette uberisation, parce que notre modèle économique n’est pas celui d’Uber. Zygo repose davantage sur Heetch, une société française et une application qui fournit le même service et qui s’est largement développée dans certains pays d’Afrique, avec un modèle "gagnant-gagnant".

C’est-à-dire ?

Il s’agit de maîtriser le flux de chauffeurs pour permettre de répondre de façon efficace aux commandes. Il y a donc vraiment une volonté de développement d’un modèle vertueux, qui satisfasse tout le monde. Notre volonté est bien de prendre une place qui est vide actuellement, sans ubériser la profession.

Notre objectif est de donner la possibilité aux Calédoniens de se déplacer tous les jours de la semaine 24 heures sur 24.

Comment vous financez-vous ? Est-ce par un système de commission ?

Zygo prend 20 % de commission et reverse 80 % du montant de la course au chauffeur.

Cette appli, plutôt centrée sur l’agglomération, peut-elle être utilisée partout en Nouvelle-Calédonie ?

Le Grand Nouméa est bien sûr le bassin sur lequel on souhaite se développer, parce qu’il y a un plus grand nombre de personnes ici. Mais on est fermés à rien. Si un groupe de chauffeurs privés – par exemple à Poindimié, où on nous a déjà contactés pour demander s’il était possible de s’inscrire – sont un nombre suffisant pour que le service vive, l’application, techniquement, le permet. Elle n’est en rien restrictive. Si un chauffeur est d’accord pour partir de Nouméa et se rendre à Boulouparis, on a déjà fait le test, ça fonctionne. Encore faut-il qu’il y ait quelqu’un qui réponde à cette commande. Et qu’un client le demande.

Est-ce une application qui peut être utilisée 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 ? Quel est votre objectif ?

Notre objectif, et c’est un rêve les yeux grands ouverts, c’est de donner la possibilité aux jeunes Calédoniens, parce que ce sont les premiers concernés, et aux familles en général, de se déplacer tous les jours de la semaine 24 heures sur 24. Et ce, à l’aide de son smartphone. Se déplacer en un clic et de façon accessible.

En tant que femme, c’est important d’avoir la possibilité de sortir à toute heure et de pouvoir commander à toute heure une course avec la garantie d’un service sécurisé.

Il y a beaucoup d’insécurité routière en Nouvelle-Calédonie, avec des comportements à risque liés aux consommations et parfois à l’absence de transport. Est-ce que Zygo compte également lutter contre ce fléau ?

Exactement. Quand on a commencé à faire les démarches concrètes, on s’est mis dans la peau de nos futurs utilisateurs et de nos futurs chauffeurs. Je suis entrée dans une plateforme de taxi 1 000, je me suis mise à la place d’une cliente. C’est à ce moment-là que le côté sécuritaire d’une course m’est apparu le plus "violemment", parce que j’ai pris conscience du risque que je prenais. On ne connaît pas les gens, on ne sait pas s’ils ont bu, etc. Or, en tant que femme, c’est important d’avoir la possibilité de sortir à toute heure et de pouvoir commander à toute heure une course avec la garantie d’un service sécurisé, de la courtoisie, du respect et d’arriver à bon port en vie. C’est tout l’objectif de Zygo.

Des taxis ne vont plus dans certains quartiers, notamment la nuit, depuis des années en raison de l’insécurité. Les chauffeurs Zygo sont-ils libres de répondre ou pas à la commande et les encouragez-vous à se déplacer partout ?

On est bien conscients des difficultés rencontrées par les taxis aujourd’hui. On espère vraiment parvenir à faire sauter toutes ces restrictions. Le public chauffeur que l’on vise, les gens avec lesquels on a des contacts, sont notamment des personnes qui, actuellement, font les taxis 1 000 et vont dans toutes les zones de Nouméa. Donc oui, l’objectif est de toucher partout et de faire de Zygo un acteur local de confiance, qui puisse circuler partout.

On s’est fixé cinquante chauffeurs d’ici douze mois avec 3 500 courses par mois.

Comment est perçue votre initiative par la concurrence, à savoir les sociétés de transporteurs privés et les différents services de taxi ?

Les transporteurs privés sont nos premiers partenaires qu’il nous faut en revanche convaincre. On en a déjà rencontré beaucoup qui, au début, n’ont pas forcément bien accueilli la nouvelle. Sauf qu’à force d’explications et d’échanges, ils ont compris tout l’intérêt de Zygo qui peut être, pour eux, un complément de revenus qui ne leur coûte rien.

Pouvez-vous donner un exemple de prix pour une course ?

Prenons l’exemple d’un trajet du stade de Rivière-Salée jusqu’à la Baie-des-Citrons, à Nouméa, en fin de matinée, et donc à une heure où il y a quand même de l’affluence, le tarif est de 1 800 francs. Dans ce cas, nous récupérons 360 francs et nous reversons donc 1 440 francs. C’est un prix à la course qui peut comprendre plusieurs passagers.

En termes de rentabilité et d’objectifs chiffrés, combien espérez-vous convaincre de chauffeurs et à quel horizon ?

On s’est fixé cinquante chauffeurs d’ici douze mois avec 3 500 courses par mois.

Pourquoi y croyez-vous aujourd’hui alors qu’il y a quelques années, certaines solutions comme Pick.me n’ont pas marché ?

On y croit par rapport au contexte de la mobilité aujourd’hui, avec un transport en commun qui a moins de lignes de bus, avec des horaires qui ont été restreints, etc. On s’est aussi basés sur les chiffres du Forum de la mobilité qui ont mis en avant une diminution du nombre de ménages détenteurs de véhicule, avec 35 % des jeunes qui disent avoir des difficultés pour se déplacer, pour pouvoir aller se divertir, etc. Pour nous, le contexte nous semble favorable malgré la crise. On estime apporter une vraie solution à un besoin qui est quand même primaire dans une société, celui de pouvoir se déplacer.

"J’ai perdu mon emploi, donc je vais me lancer"


Yann Maria, 48 ans, de Dumbéa, est devenu chauffeur privé depuis deux mois.

"J’étais chauffeur de bus chez Karuïa, mais j’ai perdu mon emploi pour cas de force majeure. Comme je ne pouvais plus rouler, j’ai décidé de me lancer dans le privé depuis deux mois. Je vais donc tester cette appli, qui est bien. C’est de la concurrence pour les taxis de ville et je ne sais pas comment ils vont le prendre. Mais rien ne l’interdit et le transport est devenu un vrai problème. Beaucoup de gens sont à pied. Je vais voir si c’est intéressant financièrement et si ça marche bien. Des applis comme Zygo existent partout ailleurs, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas ici, même si cela peut être un peu plus cher qu’un transporteur privé."

Note

Plus d’informations sur la page Facebook de Zygo [1]

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