
"Quand on aime son argent, on le retient", prévient l’Institut d’émission d’Outre-mer dans le cadre de sa campagne contre les fraudeurs, qui "ne cessent d’innover en imaginant de nouvelles techniques pour vous voler votre argent". En 2024, l’IEOM a observé une augmentation des fraudes de 90 % en Polynésie française, même si la majorité des tentatives n’a pas abouti. De nombreuses transactions frauduleuses sont signalées lors d’achats sur internet, sur des sites localisés dans des pays où l’authentification forte (à deux facteurs) n’est pas mise en œuvre.
Selon l’IEOM, 55 % des montants fraudés l’ont été à partir de cartes de crédit, 33 % de virements et, bien que les chèques soient moins utilisés, les montants des arnaques sur ce moyen de paiement sont en augmentation de 20 %, indique Franck Bounik, directeur adjoint de l’IEOM en Polynésie française. Ce sont ces trois types de fraude que cible la banque centrale des collectivités du Pacifique dans sa nouvelle campagne.

Franck Bounik alerte également sur les arnaques via de faux jeux sur Facebook ou des SMS, comme celui qui a circulé récemment, prétendant prévenir de l’arrivée d’un colis : toutes les interactions qui vous demandent de renseigner vos coordonnées bancaires ou votre numéro de carte de crédit sont suspectes. "Il est souvent difficile de récupérer ses fonds une fois que le virement est exécuté", prévient Franck Bounik.
Les banques polynésiennes, dit-il aussi, progressent dans la protection des victimes d’arnaques et préfèrent même bloquer certains virements, tant qu’ils n’ont pas été confirmés par les clients. Bon à savoir : lorsqu’une transaction frauduleuse est effectuée alors qu’il faut deux facteurs d’authentification, par exemple un code permanent et un code à usage unique envoyé par SMS ou par mail, le coupable est le plus souvent membre de l’entourage proche.

La Polynésie, encouragée par l’IEOM, prépare un projet de loi similaire à la loi Naegelen dans l’Hexagone, qui vise à encadrer le démarchage téléphonique et à lutter contre les appels frauduleux, afin de lutter contre ce genre de pratiques, en obligeant notamment les opérateurs de téléphonie à blacklister très vite les numéros suspects, explique Franck Bounik.
