
C’est une bonne nouvelle pour les nombreux Calédoniens qui n’ont pas encore repris leur travail depuis la crise insurrectionnelle et qui bénéficient du chômage partiel "spécifique exactions" qui prend fin lundi prochain.
La proposition du gouvernement de prolongement de cette mesure [1], sous la forme d’une nouvelle allocation "exceptionnelle de maintien à l’emploi" a reçu un avis favorable du Conseil d’État, à Paris. Un feu vert décisif qui va permettre de déposer sur le bureau du Congrès cet avant-projet de loi du pays afin qu’il puisse être examiné "le plus tôt possible" et, en toute logique, voté par les élus. Dernière étape avant que ce texte puisse prendre effet.
De quoi soulager les quelque 5 000 personnes concernées, selon les estimations du porte-parole de l’exécutif. Un nombre que Christopher Gygès compte bien voir reculer ces prochains mois : "On avait besoin de prolonger ce dispositif, notamment pour maintenir les compétences au sein des entreprises. Mais on fait tout ce qu’on peut aujourd’hui pour que l’activité se relance, pour que le BTP reprenne avec le retour de travaux, etc. Et ce, avec des mesures incitatives pour que l’emploi soit recréé en Nouvelle-Calédonie. Le but, c’est que le nombre de salariés encore bénéficiaires de cette allocation diminue massivement."
Pour rappel, l’indemnité sera calculée sur la base du salaire minimum garanti horaire (SMG ou SMAG) et sera plafonnée à 125 heures par mois et à 1 500 heures par an*. Cette mesure est prévue pour couvrir la période du 1er juillet au 31 décembre. L’allocation sera attribuée pour une durée maximale de trois mois, renouvelables.
Si aucune date n’a encore été inscrite à l’ordre du jour du Congrès, le porte-parole du gouvernement espère que le texte sera adopté d’ici mi-juillet pour "rassurer les Calédoniens". Et ce, quand bien même Christopher Gygès est catégorique à ce sujet : "Il y aura une rétroactivité sur ce dispositif s’il est voté légèrement après le 1er juillet."
Cet avant-projet de loi du pays propose une autre mesure phare destinée aux patrons, afin de relancer la création d’emploi. Ainsi, toute embauche prévue du 1er juillet au 31 décembre coûtera moins cher aux chefs d’entreprise. Cet allègement du coût du travail passera par une réduction temporaire et dégressive des charges patronales pour tout recrutement en CDD ou en CDI d’une durée supérieure à six mois. Dans le détail, le plafond de rémunération éligible à cette réduction est fixé à la somme de trois salaires minimums garantis mensuels, majorée de 150 %. "Les partenaires sociaux, dans le cadre de l’accord qu’on a pu signer lors de la conférence fiscale, économique et sociale, ont souhaité aussi qu’on accompagne le retour à l’emploi, donc avec un dispositif d’allègement du coût du travail, indique Christopher Gygès, qui précise également travailler sur la question de la reconversion : "On planche encore avec les partenaires sociaux sur un dispositif à ce sujet, parce qu’on a des personnes sur des secteurs d’activité où il n’y a plus de travail et qu’on souhaite donc pouvoir accompagner soit vers du salariat, soit vers de l’entrepreneuriat".
* Jusqu’au 30 mai, l’indemnité était de 50 % de la rémunération horaire brute et limités à 2 fois le montant brut du salaire horaire minimum garanti ou du salaire horaire minimum garanti agricole.