"Je crois qu’il n’y a plus que la Nouvelle-Calédonie dans le monde où on fait encore payer la ligne fixe aux gens qui n'en ont pas". Une ineptie à laquelle Christopher Gygès compte bien mettre fin. Le membre du gouvernement en charge du numérique a adressé un courrier, mardi 24 juin, pour demander à l’OPT de cesser ces facturations automatiques aux Calédoniens qui ne disposent que d’un abonnement à Internet.
Le porte-parole de l’exécutif rappelle d’ailleurs que cette demande fait également écho à une recommandation formulée par l’Autorité de la concurrence.
"Quand on n’a qu’un abonnement à Internet, on n’a pas à payer pour une ligne fixe et c’est important que l’OPT entende et suive la demande du gouvernement qui est son organisme de tutelle pour qu’on ait un soutien au pouvoir d’achat des Calédoniens, surtout dans la période actuelle", insiste Christopher Gygès, qui espère une réponse de cet établissement public d’ici mi-juillet. "Je suis persuadé que l’OPT répondra favorablement. Je crois que c’est dans leur plan de supprimer des tarifications qui ne sont aujourd’hui plus adaptées aux consommateurs."
Pour rappel, les Calédoniens qui disposent d’un abonnement internet à leur domicile doivent encore aujourd’hui s’acquitter chaque mois d’une "prime de ligne fixe", quand bien même ils ne disposent pas de téléphone chez eux et ne l’utilisent donc pas. Un service qui coûte tout de même autour de 2 700 francs par mois et par foyer. Et cette facturation laisse un goût amer à bon nombre de Calédoniens.
À l’image de Manon, 34 ans : "C’est scandaleux. On sait que c’est à cause du monopole de l’OPT ici car ce n’est pas le cas dans de nombreux autres pays, y compris dans l’Hexagone où on choisit simplement son fournisseur d’accès à internet sans payer de frais supplémentaires pour une ligne fixe dont nous n’avons aucune utilisation, déplore cette mère de famille de Dumbéa rivière, qui se voit régulièrement appliquer des pénalités de retard. Mon compagnon a perdu son emploi depuis les émeutes et plusieurs prélèvements automatiques ont été refusés en raison de sa situation financière. On a donc des frais supplémentaires appliqués et même des coupures de ligne régulièrement. Tout ça pour un service qui ne nous sert à rien. Ce serait génial que cette facture saute."
Contacté ce mercredi 25 juin, l'OPT n'a pas été en mesure de nous répondre, les membres de sa direction siégeant en conseil d'administration. En cas de refus de supprimer cette facturation de la part de l'établissement public, Christopher Gygès envisage de faire adopter par le gouvernement collégial un arrêté l'y contraignant.