
Le chef de l’État aurait rappelé aux partenaires politiques le cadre des discussions qui doivent prendre en compte à la fois le résultat des référendums et la situation actuelle de la Nouvelle-Calédonie, l’archipel devant faire face à une crise sans précédent, avant d’envisager un autre statut. Il serait donc posé sur la table l’idée d’une période de transition allant de 15 à 20 ans, et qui permettrait de reconstruire le pays, d’assainir les finances publiques, refonder la fiscalité, ou encore diversifier le modèle économique, qui repose notamment sur l’industrie du nickel, en grande difficulté. À l’issue, une nouvelle consultation pourrait être envisagée, non plus binaire comme ce fut le cas entre 2018 et 2021.
Devant les États insulaires du Pacifique, en juin, Emmanuel Macron avait plaidé pour "un projet nouveau", mettant en cause le "caractère tranché du oui ou non" et promettant ne pas refaire les mêmes erreurs pour la suite. L’option d’un référendum d’un ou plusieurs projets avait déjà été évoquée par le passé, notamment en 2014 dans un rapport de Jean Courtial et Ferdinand Mélin-Soucramanien sur l’avenir institutionnel. La trajectoire vers un référendum de projet, ou de projets, a également été défendue par Manuel Valls et certains groupes politiques calédoniens. En attendant, la Nouvelle-Calédonie serait régie par une Loi fondamentale, là aussi avancée dans la proposition de Manuel Valls, qui viendrait remplacer l’accord de Nouméa, transitoire, au titre XIII de la Constitution.
Parmi les projets : une très large autonomie avec un lien fort avec la France, un État associé, option prononcée par le chef de l’État, comme l’ont rapporté plusieurs sources et le chef de la délégation du FLNKS Emmanuel Tjibaou, ou encore un État fédéré. Le droit international reconnaît aussi le statu quo, ou encore un nouveau modèle institutionnel construit par les premiers concernés. Quoi qu’il en soit, c’est d’abord la période de transition et de stabilisation qui importe, et la nécessité, à l’issue, de sortir d’une logique binaire, qui a cristallisé les oppositions, pour aller vers un projet commun accepté par l’ensemble des Calédoniens.
Les négociations menées à Paris ne devraient pas aboutir à la signature d’un accord politique. Le FLNKS a déjà déclaré repartir vers sa base avant tout paraphe. Cependant, les partenaires pourraient se mettre d’accord sur un texte à faire avaliser par leur base respective. Le document pourrait englober notamment la suite des discussions après ces négociations parisiennes, l’épineuse question du corps électoral, ou encore un possible nouveau report des élections provinciales.