
Il y a la vitesse des embarcations sur le lagon, la vérification des équipements de sécurité, le respect des cétacés lors des observations. Mais, la réglementation des centres de plongées est aussi, comme l’a rappelé la directrice de cabinet du haut-commissaire, Emilia Havez, une des priorités de l’année en termes de contrôles nautiques. Un cycle de contrôles de l’ensemble des clubs de plongée du pays a d’ailleurs été lancé il y a bientôt 18 mois, indique le commandant de la gendarmerie en Polynésie, le colonel Grégoire Demezon. Tous les prestataires de Tahiti, Moorea, Bora Bora et Rangiroa ont déjà reçu des visites. Les clubs des autres îles n’y échapperont pas.
Cette opération résulte d’un constat alarmant établi avec le concours de la Direction de la jeunesse et des sports (DJS) : les incidents et accidents liés aux activités de plongée sont en nette recrudescence des dernières années. "C’est pour nous une première alerte, et c’est pour comprendre ces augmentations statistiques qu’on procède aux contrôles dans les clubs", explique le major Da Silva, commandant de la brigade nautique de Papeete. Des contrôles à terre, en mer, lors des sorties, mais qui vont aussi être menés sous l’eau, avec des plongeurs de la gendarmerie. "On ne perturbera pas les plongées, assure le responsable. Mais on observera de loin, et on s’assurera à la sortie de l’eau que les palanquées sont respectées, que les guides sont bien ceux qui sont prévus, avec les bonnes qualifications. Pour faire simple, on s’assurera que la réglementation est respectée."

Les contrôles déjà effectués ont abouti à plusieurs constats d’infractions à la réglementation. Certains sont mineurs : des fusées de détresse périmées, des diplômes mal affichés dans les centres, des documents remplis trop vite… De quoi motiver des demandes de mise en conformité. Mais d’autres faits sont plus graves, notamment quand ils touchent aux mélanges de gaz utilisés, aux paramètres des plongées, qui doivent correspondre au niveau de chacun, ou à la qualité et l’entretien des "stab" et détendeurs, considérés comme des "équipements de protection individuels" vitaux pour les plongeurs.
L’organisation même des centres peut aussi être mise en cause : l’important turn-over des moniteurs pousse parfois les responsables de structures à outrepasser les certifications de chacun dans l’encadrement des plongées. La gendarmerie ne donne pas de nom, mais explique que certaines de ces infractions plus graves ont notamment été relevées à Rangiroa. "On est principalement sur des infractions mineures, mais il y a des vérifications en cours sur des infractions qui pourraient être plus importantes et conduire la DJS à demander une fermeture administrative temporaire, explique le major Da Silva. On pourrait même aller, pour ceux qui commettraient des infractions lourdes de conséquences qui entraînent un danger pour le client, vers une fermeture définitive de la structure ".
Pour expliquer la hausse des incidents et accidents, les autorités mettent en avant l’importante activité touristique de ces dernières années, qui a densifié l’activité des centres de plongées, mais aussi les remontées d’incidents plus systématiques. "Il y a eu d’importants efforts pour faire en sorte que ces incidents ne soient plus ‘mis sous le tapis', comme c’était parfois le cas", confirme le colonel Grégoire Demezon.
