
Les conclusions ont été rendues près de cinq ans après le meurtre de Kumanjayi Walker, 19 ans, abattu de trois balles lors de son arrestation dans une ville reculée de l’Outback australien. Cette affaire avait entraîné une vague de manifestations.
Le policier Zackary Rolfe, auteur du tir, avait été acquitté en 2022 par un jury de Darwin (Nord) qui avait estimé que les coups de feu tirés étaient légitimes.
"J’ai découvert que M. Rolfe était raciste", a déclaré Élisabeth Armitage, personne chargée de l’enquête sur les causes de la mort dans le Territoire du Nord, en livrant ses conclusions à l’issue d’une enquête de près de trois ans.
Le policier, qui a été licencié des forces de police en 2023, travaillait dans une organisation qui présentait des caractéristiques de "racisme institutionnel", a-t-elle déclaré.
Il y avait un "risque significatif" que le racisme et d’autres attitudes de Zackary Rolfe aient affecté sa réaction "d’une manière qui a augmenté la probabilité d’une issue fatale", a-t-elle déclaré.
Selon l’enquête, les SMS du policier montrent également une attirance pour de la "forte adrénaline" et son "mépris" pour certains officiers supérieurs ainsi que pour la police à distance.
La famille et la communauté de la victime seront toujours convaincues que le racisme a joué un "rôle essentiel" dans sa mort, a déclaré Élisabeth Armitage.
Kumanjayi Walker est l’un des 598 aborigènes et insulaires du détroit de Torres morts en garde à vue depuis 1991, date à laquelle des registres détaillés ont été établis.
Parmi les 33 recommandations adressées au gouvernement du Territoire du Nord, Élisabeth Armitage a demandé à la police d’améliorer la formation des recrues, de publier sa stratégie de lutte contre le racisme et d’introduire des règles plus strictes concernant l’utilisation des fusils semi-automatiques.
La semaine dernière, une commission de l’État de Victoria a reconnu que les colons européens avaient commis un "génocide" [1] à l’encontre des peuples aborigènes d’Australie : ces derniers ont été victimes de massacres, des enfants ont été arrachés à leurs familles et leur culture a été combattue à des fins d’assimilation. La commission a demandé au gouvernement des mesures de réparation.