
Le matin du mercredi 16 juillet, le parti bleu ciel prévoit une manifestation pacifique dans deux endroits : devant la cathédrale et devant le temple Paofai. Le Tavini a bien l’intention d’accueillir le ministre des Outre-mer Manuel Valls avec les honneurs, et un nouvel appel à engager le dialogue de décolonisation dans le cadre de l’ONU.
La manifestation se veut "pacifique mais ferme" : "ce n’est pas parce que c’est pacifique que ça doit être la rigolade". "Ce qu’on souhaite obtenir de Valls, ajoute Antony Géros, vice-président du Tavini, c’est qu’il entreprenne un changement d’attitude de l’État, qu’elle soit différente de celle qu’il a toujours eue sur les essais nucléaires et la décolonisation." Le président de l’assemblée abordera aussi le sujet lors de la traditionnelle visite protocolaire du ministre à Tarahoi, à laquelle Oscar Temaru sera présent.
Le Tavini va déployer des banderoles "suffisamment explicites" pour attirer aussi l’attention des passants et des automobilistes. S’appuyant sur la dernière résolution du Comité des 24 de l’ONU, le parti bleu ciel veut "rappeler à l’État qu’il y a des engagements qu’il doit respecter, qu’il faut qu’il s’exprime pendant sa visite". Le mois dernier, en réponse à une question orale de la députée Mereana Reid-Arbelot, Manuel Valls avait réitéré l’opposition de la France au cadre onusien, et déclaré que l’intention du Tavini d’attaquer l’État en justice sur ce sujet rendait tout dialogue "plus difficile". Oscar Temaru, lui, conserve son sens de la formule et ses calculs bien à lui, et déclare en souriant : "Si 100 000 personnes descendent dans la rue, à ce moment-là on ne parle plus de référendum, ça veut dire qu’il faut préparer la valise".