
Cela n’apportera pas franchement de bouffée d’air aux nombreux ménages précaires dans le pays, mais c’est tout de même une nouvelle relativement satisfaisante. En juin, les prix à la consommation se "stabilisent", affichant néanmoins une légère hausse de + 0,1 % selon le rapport mensuel de l’Isee. Et ce, après avoir chuté de 0,2 % en mai dernier [1].
Sauf que cette tendance à un certain tassement est à relativiser si on la resitue dans un contexte plus global d’explosion du coût de la vie. En particulier depuis les émeutes. En un an, entre mai 2024 et juin 2025, l’indice général des prix à la consommation a en effet augmenté de 1,8 %.
Un phénomène particulièrement marqué et globalement continu dans l’alimentaire qui a encore augmenté de 0,3 % le mois précédent. Depuis le déclenchement de la crise insurrectionnelle, les prix de ces produits ont ainsi bondi de près de 6 %.
Une nouvelle fois, l’augmentation en juin est largement tirée par les prix des légumes (+ 2,8 % contre + 2,7 % en mai), avec une hausse marquée des prix des tomates et des concombres, suivis par ceux des articles de la classe " lait, fromage et œufs " (+ 1,3 %, avec une "contribution notable" du prix des fromages).
L’annonce positive pour les consommateurs est à chercher du côté de l’énergie, dont le cours affiche une baisse significative depuis deux mois d’affilée (-2,1 % en mai, -1,1 % en juin) après un pic historique atteint en avril.
Cette diminution est encore liée aux carburants. Dans le détail, le mois dernier, le prix de l’essence a diminué de 2,1 % (après -3,9 %) et celui du gazole de 2,7 % (après -4,7 %). En revanche, les prix du gaz ont augmenté de 0,6 % tandis que ceux de l’électricité et du charbon n’ont pas évolué.
Depuis plusieurs mois, l’exécutif planche sur des dispositifs de lutte contre la vie chère. C’est dans ce contexte que, le 9 juillet, l’accord interprofessionnel entre les distributeurs, les importateurs et les industriels [2] s’engageant à baisser d’environ 10 % les prix de 120 produits de grande consommation, est entré en vigueur. En toute logique, le coût de l’alimentation devrait donc baisser (ou alors augmenter moins fortement) lors du prochain rapport mensuel de l’Isee.
Par ailleurs, le gouvernement prépare deux autres mesures contre le coût de la vie. Il s’agit de l’extension de la liste des produits de première nécessité [3] (passant de 15 à 60 articles), qui bénéficient d’une exonération de tous droits de douane et de taxes à l’importation. Un texte qui devrait prochainement être soumis au vote du Congrès, tout comme un projet de délibération qui vise à baisser les droits de douane sur certains produits importés depuis les pays voisins du Pacifique, à commencer par l’Australie et la Nouvelle-Zélande, et qui pourrait être adopté d’ici début août.
Une chose est sûre : le coût de la vie s'est envolé en quinze ans. Et cette dynamique s'est clairement emballée ces cinq dernières années, sur fond de pandémie de Covid et de guerre en Ukraine, synonymes d'inflation au niveau mondial, puis d'émeutes en Nouvelle-Calédonie.
Ainsi, entre 2011 et juin 2025, l'indice général des prix à la consommation a progressé de 16,3 %. Une hausse particulièrement marquée entre 2020 et 2025 (+ 8,7 %). Autrement dit, en seulement cinq ans, les tarifs ont plus augmenté qu'en dix ans (période 2011-2019). Un phénomène largement amplifié par les prix de l'alimentaire, qui ont explosé depuis la pandémie, soit une hausse d'environ 23 % (entre 2020 et juin 2025).
Si c'est l'augmentation la plus nette et rapide, globalement, les tarifs des produits alimentaires ont bondi de près de 40 % depuis 2011. À titre d'exemple, ces quinze dernières années, le coût moyen des légumes a explosé, affichant une hausse spectaculaire de 56,7 %. Celui des huiles et graisse a, de son côté, grimpé de 41,5 %. En ce qui concerne le pain et les céréales, les tarifs ont augmenté de 37,5 %.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/consommation/infographies-en-quinze-ans-les-prix-a-la-consommation-se-sont-envoles-en-nouvelle-caledonie
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/consommation/politique/economie/la-baisse-du-prix-de-120-produits-de-grande-consommation-entre-en-vigueur
[3] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/economie/la-liste-des-produits-de-premiere-necessite-exoneres-de-taxes-devrait-etre-prochainement-etendue
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