
Le "renouveau géologique minier en cours" constitue "un défi" pour le BRGM, "qui n’a pas été sollicité avec intensité sur ce segment au cours des trois précédentes décennies", note la Cour des comptes dans un rapport diffusé ce vendredi 19 juillet. Alors que le président Emmanuel Macron a appelé de ses vœux en septembre 2023 un grand inventaire minier, "une tranche substantielle de cet inventaire a été attribuée au BRGM dans le cadre des crédits de France 2030 afin d’identifier sur le territoire national des gisements dont l’exploitation serait viable", rappelle la Cour.
En parallèle, le BRGM a lancé un inventaire géothermique national en partenariat avec la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), a-t-elle ajouté. La Cour recommande donc notamment à l’État de présenter d’ici 2026 une "stratégie de financement" des charges imposées au BRGM pour les prochaines années. Parallèlement, elle demande au Bureau de présenter "un modèle économique à moyen terme soutenable" de ses activités et un "plan de financement de celles-ci".
"Face à la concentration de l’exploitation" de ces ressources, notamment par la Chine, "une première réponse indispensable des pouvoirs publics est d’objectiver le potentiel de réserves de minerais et métaux critiques sur le territoire hexagonal (tungstène, antimoine, étain-tantale-niobium) ainsi qu’en Nouvelle-Calédonie (nickel, cobalt)", estime la Cour dans un autre rapport, qui souligne en creux le rôle crucial du BRGM.
Au premier rang des préconisations de ce rapport, elle recommande de proposer au gouvernement de Nouvelle-Calédonie le lancement d’un inventaire actualisé des ressources du Caillou, "le cas échéant avec l’appui technique des experts du BRGM". Un rapport qui survient une semaine après la signature de l’accord politique de Bougival qui, s’il est validé par la population, doit comprendre également un pacte économique et social au sein duquel l’activité métallurgique occupera une large place. "L’État accompagnera cette relance, mais pas à n’importe quelles conditions, a déclaré, ce vendredi, le ministre d’État, dans un entretien accordé aux Nouvelles calédoniennes. [1] Il mobilisera de l’expertise, apportera un soutien ciblé à l’investissement, et contribuera à créer les conditions d’une filière compétitive, décarbonée, résiliente. Un plan stratégique pour la filière nickel sera ainsi élaboré, en concertation étroite avec l’ensemble des parties prenantes."