
Avec une communauté de près de 22 500 personnes*, les Wallisiens-et-Futuniens sont deux fois plus nombreux à vivre en Nouvelle-Calédonie qu’au Fenua, qui se vide de sa population depuis de nombreuses années. C’est dans ce contexte que la Maison de Wallis-et-Futuna a officiellement ouvert ses portes, ce vendredi 25 juillet, face au foyer de Magenta, à Nouméa.
L’aboutissement de trois ans de chantier qui doit permettre de "créer un pont" entre les deux archipels. Car à l’image de la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris, cette infrastructure doit permettre d’accueillir et d’accompagner pour mieux les intégrer les nouveaux arrivants sur le Caillou, à commencer par les étudiants et les jeunes en recherche d’emploi. L’établissement prendra également en charge le suivi des dossiers des patients évasanés dans le pays.

Outre ces différents services (qui seront gérés par une "délégation" constituée de neuf agents), la Maison de Wallis-et-Futuna à également l’ambition d’être une "vitrine" de ce territoire, en permettant le partage et la transmission des traditions locales. "C’est une case qui doit mieux faire connaître notre culture dans un contexte où les jeunes sont en mal de repères, parfois très éloignés et déconnectés de leur culture d’origine, estime le président de l’assemblée de Wallis-et-Futuna, Munipoese Muli’aka’aka, spécialement présent pour l’occasion et selon qui, "il serait bon pour eux de renouer avec leurs racines".
Cette inauguration consolide un "partenariat stratégique" entre les deux archipels, impulsé par "l’accord particulier" signé en 2003, a mis en avant le président du gouvernement Alcide Ponga : "Au-delà de l’aspect culturel et administratif de cette maison, elle est aussi un pont vivant entre nos îles, une source d’échanges, de connaissances et d’initiatives communes qui nourrira la coopération entre nos territoires".
Pour autant, l’ensemble de ce chantier a été entièrement supporté par la province Sud, soit 300 millions de francs (dont 70 millions pour la rénovation du foyer attenant). D’où la "grande fierté" de la cheffe de la Maison bleue, qui a volontiers fait un parallèle entre ce projet et le récent accord signé à Bougival.

"Cette maison et cette inauguration prennent un sens particulier et un sens politique aujourd’hui. Ce que nous avons signé, c’est la première pierre de quelque chose de différent pour la Nouvelle-Calédonie. Et ce qui irrigue cet accord, en espérant qu’il soit validé, c’est le fait que nous sommes tous désormais des Calédoniens au même niveau. Pas comme dans les accords précédents, où on avait une définition par communauté, lance Sonia Backès. Ce qui ne nous empêche pas d’être fiers de nos cultures d’appartenance et de nos origines. Cette maison de Wallis-et-Futuna est aussi la maison de tous les Calédoniens."

*Selon le recensement de 2019. Ceux de 2025 sont attendus prochainement.