
L’armée thaïlandaise a accusé ses adversaires d’avoir violé la trêve à de multiples endroits, dans des assauts qui ont pris fin au petit matin, tandis que Phnom Penh a démenti toute attaque après l’accord de cessez-le-feu. Depuis, aucun heurt n’a été signalé et des responsables militaires des deux côtés se sont rencontrés. "Il y a eu une escarmouche, mais tout s’est résolu quand les commandants se sont rencontrés", a affirmé à la presse, mardi 29 juillet, le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, qui a facilité l’accord de paix. Le Premier ministre thaïlandais par intérim Phumtham Wechayachai et son homologue cambodgien Hun Manet se sont mis d’accord sur une trêve, à la suite d’une médiation malaisienne encouragée par les États-Unis et la Chine.
Les rancœurs entre la Thaïlande et le Cambodge sont liées à leur différend territorial, hérité du temps de l’Indochine française, sont tenaces. Et le récent épisode de violences a atteint une intensité rarement vue ces dernières décennies. Les affrontements, étalés sur plusieurs fronts parfois séparés par des centaines de kilomètres, ont fait au moins 43 morts, 30 morts côté thaïlandais et 13 côté cambodgien, et provoqué le déplacement d’environ 330 000 civils. La situation des personnes déplacées reste compliquée. "La situation est toujours fragile", a confirmé Maratee Nalita Andamo, porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères.
Les relations entre la Thaïlande et le Cambodge, unis par d’importants liens économiques et culturels, sont au plus bas depuis des décennies. Avant que les affrontements éclatent, des mesures prises par les deux gouvernements ont réduit drastiquement la circulation des marchandises et des personnes, sur fond de flambée du discours nationaliste.
Le président américain Donald Trump s’est félicité de la trêve, indiquant avoir parlé aux dirigeants des deux pays. "J’ai envoyé l’instruction de reprendre les négociations sur le volet commercial", a-t-il ajouté.
Le dirigeant républicain avait demandé samedi aux deux royaumes de s’entendre, sous peine de geler les discussions portant sur les droits de douane prohibitifs qui doivent frapper ces deux économies dépendantes des exportations le 1er août. L’Union européenne, les Nations unies et la France ont aussi salué lundi l’annonce du cessez-le-feu.