La cellule de crise du Haut-commissariat de Polynésie a annoncé ce matin la levée de l’alerte à terre aux Marquises, touchées pendant la nuit par un tsunami. La mer, après s’être retirée d’une trentaine de mètres dans la baie de Taihoae, est montée d’environ 1 mètre 50, mais après plusieurs "oscillations", les dégâts, en cours de recensement, sont a priori mineurs. Aucune victime n’est à déplorer.
Tous les habitants peuvent, depuis ce matin, regagner leurs habitations, mais la vigilance reste de mise : les bords de mer et de rivière doivent être évités et les bateaux qui sont partis au large par sécurité sont pour l’instant appelés à y rester. Une vigilance qui doit aussi être maintenue dans les prochains jours : le séisme du Kamtchatka à l’origine de ce phénomène, dont la magnitude a été réévaluée à 8,8, ce qui en fait le plus important enregistré dans la région ces dernières années, et un des dix plus puissants jamais enregistrés dans le monde, pourrait avoir plusieurs répliques.
Le haut-commissariat a précisé que des impacts de l’onde océanique ont été observés par le Laboratoire de géophysique aux Marquises, avec une hauteur maximale de 1,50m dans la baie de Taiohae, à Nuku Hiva, dans la nuit. Taihoae qui est plutôt abrité dans une baie profonde et orientée plein sud. Le haut-commissariat n’a pas donné de nouvelles en revanche de Haiteu, localité située au Nord de l’île et donc a priori, dans la trajectoire de l’onde. Le laboratoire a aussi observé une atténuation des oscillations mais prévoit une seconde arrivée dans les prochaines heures, avec des vagues d’une hauteur moindre.
L’alerte avait évidemment été relayée en France et plusieurs personnalités ont adressé des messages de soutien aux Marquisiens. Notamment le président Macron qui appelait la population à suivre les consignes. Et puis le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a aussi enregistré un message adressé aux Polynésiens et plus spécialement aux Marquisiens. "Tous les dispositifs prévus ont été mis en place, précise-t-il. La population de la Polynésie connaît bien cette situation. Elle est préparée avec des consignes et des réflexes acquis depuis longtemps", a-t-il dit.
Le secrétaire général du haut-commissariat, Xavier Marotel, se félicite de procédures d’anticipation, de sauvegarde et d’évacuation des zones à risque qui ont "parfaitement fonctionné". Avec le concours, aux côtés de la Sécurité civile, des forces de l’ordre, de l’armée, qui a envoyé un Falcon en reconnaissance de dégât tôt ce matin, des services du Pays, mobilisés à la cellule de crise toute la nuit et surtout les communes, qui ont activé leur plan de sauvegarde et mobilisé leurs pompiers et muto’i pour aller "au contact" de la population. Les entraînements et notamment ceux de juin dernier, aux Marquises justement, ont payé, estime Xavier Marotel.