
Les 44 agents de la police municipale de Dumbéa ont de nouveau des locaux bien à eux. Après l’incendie volontaire [1]du bâtiment de la police municipale le 23 juin 2024, situé alors à Koutio, les agents avaient été logés à l’hôtel de ville. " On a poussé les murs, nous étions un peu à l’étroit ", précise Yoann Lecourieux, le maire de la ville. Vendredi 1ᵉʳ août, le tout nouvel hôtel de police municipale est inauguré.

Les policiers ont intégré les lieux durant le mois de juillet. Le bâtiment se situe au 14, rue Théodore-Monod, un emplacement qui " n’a rien d’anodin. Il a été pensé et voulu au cœur de la ville, face au lycée — le plus grand de Nouvelle-Calédonie, avec plus de 1 600 élèves —, proche du cinéma, d’autres établissements scolaires et des principaux grands axes de la commune ", détaille Yoann Lecourieux.
Ce déménagement était prévu de longue date, "en prévision de l’évolution démographique de la commune ", se souvient Georges Naturel, sénateur mais surtout ancien maire de Dumbéa. " Nous avions défini une stratégie en matière d’immobilier. C’est ainsi que nous avons acheté le terrain de Dumbéa-sur-Mer pour y implanter la brigade de gendarmerie [2] (inaugurée en 2022 [2], NDLR). Puis nous avons envisagé la future centralité de la ville pour y installer l’hôtel de police. Nous avons fait l’acquisition de ce bâtiment en 2018. " 320 millions de francs ont été investis par la municipalité pour acheter l’immeuble, partagé avec l’entreprise Arbé. Mais les aménagements coûtent cher, et la mairie repousse le déménagement. La destruction des anciens locaux en juin 2024 accélère le mouvement.
Depuis 2018, le bâtiment a coûté près de 550 millions de francs : 320 millions pour l’achat, puis 230 millions pour l’aménagement intérieur, chapeauté par l’architecte Nicolas Courtot. L’État a soutenu financièrement la commune à hauteur de 195 millions de francs. " L’inauguration de cet hôtel de police est un message puissant, commence le haut-commissaire Jacques Billant, lors des discours officiels. Il rappelle que nous ne nous contentons pas de discours. Les collectivités et l’État agissent, financent, construisent, modernisent malgré les contraintes budgétaires. "

La province Sud a également apporté 65 millions de francs. " Les policiers pourront désormais exercer leur mission dans les meilleures conditions, au service de la population, avec efficacité, humanité et réactivité comme ils l’ont toujours fait ", estime Muriel Malfar-Pauga, élue provinciale et ancienne conseillère municipale.
La police municipale est donc constituée de 44 policiers, répartis en six brigades, sous la direction d’Olivier Le Beulze. La brigade de jour, VTT et cynophile, compte six agents placés sous l’autorité de leur chef de brigade Jean-Michel Tessier, ancien champion de France de VTT.

Ces agents bénéficient d’espaces dédiés : un garage pour les vélos et un chenil pour les deux chiens, des bergers belges malinois nommés Swat et Sniper. " Nous sommes une brigade de proximité, nous patrouillons près des commerces, des établissements, et l’été au parc de la Dumbéa ", souligne Jean-Michel Tessier.
S’ajoutent deux brigades de roulement, une brigade administrative et une brigade de surveillance urbaine. Cette dernière, composée de neuf agents, opère au sein du Centre de supervision urbaine, les yeux de la ville concrétisés par les caméras de vidéosurveillance.

Sur les 40 caméras, seules seize ont survécu aux violences de mai et juin 2024. " Mais nous venons de recevoir l’arrêté d’aide de l’État, qui nous octroie près de 38 millions de francs pour installer de nouvelles caméras ", explique le maire. Ainsi, 24 seront remplacées, et dix nouvelles caméras s’ajouteront à l’escadre actuelle. " Nous en avons même prévu six sur le nord de la commune. "
La première police municipale de la ville de Dumbéa est créée par le maire de l’époque, Bernard Marant, en l’an 2000. Elle prend alors place au 66, avenue d’Auteuil, proche du centre culturel puis Studio 56, détruit lui aussi lors des violences de 2024. 16 agents sont recrutés. En 2010, le commissariat déménage au 88, avenue d’Auteuil, à côté de l’école Victorien Bardou.
En 2018, la mairie réalise deux investissements en faveur des polices : un terrain à Dumbéa-sur-Mer pour y implanter la gendarmerie (alors à Jacarandas) et un immeuble au centre urbain, partagé par la société de BTP Arbé.
Dans la nuit du 23 au 24 juin 2024, le bâtiment de la police municipal est pris pour cible et détruit par un incendie. Les policiers sont accueillis à l’hôtel de ville de façon temporaire. L’aménagement de l’immeuble rue Monod devient une urgence, et les travaux débutent en août 2024.
Le bâtiment est livré en juin, les agents municipaux s’installent en juillet, et le nouvel hôtel de police municipale est inauguré le 1er août 2025.
Hôtel de police municipal : 14, rue Monod, centre urbain de Dumbéa, ouvert de 7 heures à 16 heures, du lundi au vendredi.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/une-nuit-de-tensions-a-travers-tout-le-pays-plusieurs-etablissements-scolaires-fermes-ce-lundi
[2] https://www.lnc.nc/article/societe/grand-noumea/dumbea/dumbea-la-nouvelle-caserne-de-gendarmerie-inauguree-apres-deux-ans-de-travaux
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