Dans la salle d’honneur de l’Olympique de Nouméa, à Sainte-Marie, c’est le branle-bas de combat. Dans quelques jours aura lieu la fête d’anniversaire du club, qui célébrera ses 95 ans. Les archives sont sorties, entreposées contre les murs, classées. Les réunions s’enchaînent, tous s’attellent à rendre cet événement parfait. Laurent Cassier a un mot à dire sur tout, c’est bien normal : il est président du club depuis 2011 et membre depuis 52 ans. "Je suis rentré à l’Olympique de Nouméa à 7 ans, dans la section tennis", raconte ce monsieur au verbe haut et rapide, qui semble tout vivre de manière intense. "Il a tout le temps de nouvelles idées", sourit Romain Vedovelli, le directeur. Si Laurent est la figure du club, il est soutenu par une équipe. Car l’Olympique de Nouméa, en 2024, c’était 2 245 adhérents. "Nous sommes le plus gros club omnisports de Nouvelle-Calédonie", affirme Patrick Navarro, président d’honneur et "mentor" de Laurent Cassier.
 Romain, le directeur, Patrick, le président d’honneur, Laurent, le président : la sainte trinité de l’Olympique de Nouméa. Puis les présidents et présidentes de chaque section sportive, les secrétaires aussi. "Ce sont les autres qui font tourner le club, nous, nous sommes les catalyseurs."

Le baseball

Laurent Cassier a des journées de 36 heures. C’est sûr. Sinon, comment expliquer qu’il accomplisse tant de choses ? "Je pense que je suis hyperactif, c’est mon problème", réfléchit le président. Il s’implique dans le monde associatif, via l’Olympique de Nouméa, dès le retour de ses études en France, en 1993. De 1984 à 1993, à Montpellier, il apprend l’économie et la gestion, et découvre le baseball. Il décroche avec son équipe le titre de champion de France : "Entre 1989 et 1993, j’ai 44 sélections en équipe de France", lance-t-il, l’air de rien. Alors, quand il revient sur le Caillou, si la section baseball est créée depuis 1991, il monte avec d’autres sportifs la ligue de baseball et de softball, qu’il dirige de 1996 à 2000.

En 2013, il est également président de la Confédération de baseball d’Océanie, "et donc, de facto, vice-président de la fédération internationale". Avec Laurent Cassier, les dates et les titres s’enchaînent, se mêlent, il y en a tellement. Il s’implique également auprès des Cagous pour les Jeux et Mini-Jeux du Pacifique, en étant entraîneur de la sélection en 2003, 2005 et 2007, date à laquelle les Cagous remportent la médaille d’argent de baseball contre des pays à forte culture anglo-saxonne. "On les a un peu secoués…", constate-t-il avec une pointe de fierté. C’est sans compter son implication au sein du Comité technique olympique et sportif (CTOS). Un engagement bénévole intense, qui persiste à la tête de l’Olympique de Nouméa.

Des valeurs

"J’ai besoin d’être utile à la société, de créer, de faire…", témoigne le président du club. "C’est de l’altruisme, pense Patrick Navarro, un devoir de rendre ce que l’on nous a donné, et l’Olympique de Nouméa, c’est un club qui vaut le coup parce qu’il a des valeurs." Des valeurs sportives, bien sûr, "d’humilité, de respect, de dépassement de soi", liste Laurent Cassier. Mais également d’inclusion, depuis ses débuts, tant au niveau social, ethnique, de genre ou en termes de handicap. "Et ces valeurs, on en a besoin, la Nouvelle-Calédonie en a besoin", estiment les deux amis.

Des valeurs du sport que Laurent applique également dans sa vie de citoyen et professionnelle. S’il remplace Patrick Navarro à la tête de l’Olympique de Nouméa en 2011, il le remplace également à la tête de l’Association de formation du BTP, en tant que directeur cette fois-ci. Il semblerait bien que Laurent et Patrick soient liés, eux qui faisaient du tennis ensemble plus jeune. Ainsi, même dans le monde professionnel, Laurent est au service du monde associatif, même s’il constate que parfois, "on est obligé de professionnaliser le monde associatif". Et de l’autre, "la formation, c’est transmettre un savoir, c’est faire monter les stagiaires en compétences, et ainsi les valoriser, leur donner de la dignité. Quand on travaille dans le monde de la formation, c’est qu’on a confiance dans les gens."

De la confiance

La confiance, c’est également ce qui peut définir l’Olympique de Nouméa. "Nous sommes un club tourné vers l’avenir, avec des innovations permanentes, et ce depuis les débuts du club. Nos anciens ont créé les ligues, ils ont structuré le sport calédonien."

Et pour se tourner vers l’avenir, il faut investir : "En cinq ans, on a investi 150 millions de francs, dont 30 millions en subventions. On croit en l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et en tous les Calédoniens", insiste le président. Pour Laurent, cette implication dans le monde associatif, c’est également grâce à une forte volonté 
"d’être acteur. J’aime être engagé, mener des projets jusqu’au bout. J’ai une vie de citoyen très engagé". Laurent Cassier s’est même essayé à la politique à la province Sud pendant trois ans, une courte expérience au regard de sa carrière, ou en s’engageant à la ville de Nouméa comme conseiller municipal pendant un mandat, de 2008 à 2014. "J’aime apporter ma pierre à l’édifice. C’est facile de critiquer sans rien faire. Mais être acteur, cela vient avec parfois de lourdes responsabilités." Que ce soit dans sa vie professionnelle, politique ou associative, Laurent le dit et le répète : "On ne construit pas seul, mais en équipe".