
La procureure de la République de Polynésie française, Solène Belaouar, est revenue dans un communiqué sur la saisie effectuée par les douanes sur un voilier en mouillage à Nuku Hiva, aux Marquises, le 14 juillet. Les premières fouilles avaient permis la découverte de 932,7 kg de cocaïne et 181,6 kg de méthamphétamine "dissimulés dans la cabine" du bateau. Mais, ce dernier a été convoyé par la Marine nationale et le GIGN jusqu’à la base navale de Papeete, où de nouvelles recherches ont été menées à bord. Elles ont permis la découverte, dans la "structure même" du voilier, "modifié au Mexique où il avait subi de lourds travaux", de 714,1 kg de cocaïne et 49,8 kg d’ice supplémentaires. Ainsi que 11 armes de poing, des Glock.

Les trois membres d’équipage, de nationalités hollandaise et allemande, et qui comptaient, d’après la procureure, mettre le cap sur Tonga après leur escale au fenua, ont été placés en garde à vue, puis mis en examen le 18 juillet, dans le cadre de l’information judiciaire ouverte par le parquet pour "des chefs d’importation, acquisition, détention et transport de produits stupéfiants, d’importation de marchandises prohibées et association de malfaiteurs". "Les trois mis en cause ont été placés en détention provisoire le même jour par le juge des libertés et de la détention", complète la procureure, qui précise que cette 1,8 tonne de drogue, totalisant une valeur marchande de 39,5 milliards de francs, constitue "la plus importante saisie de produits stupéfiants opérée à ce jour sur le territoire polynésien".
Saisie historique en Polynésie française : 1 646,8 kg de cocaïne, 232,4 kg de méthamphétamine, soient 1 878,2 kg de stupéfiants ainsi que 11 glocks et 24 chargeurs. Félicitations aux Douanes, à l’OFAST et aux gendarmes pour cette opération exceptionnelle.
L’État ne relâchera…— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) August 2, 2025 [1]
C’est aussi la première fois que les autorités interceptent de la méthamphétamine destinée à un marché étranger, comme l’estiment les enquêteurs, et découvrent des armes dans un navire de convoyage. Les Glock sont des pistolets semi-automatiques autrichiens très appréciés, dans le monde entier, par les forces de l’ordre – la gendarmerie française, notamment -, les forces armées… Et par les groupes criminels organisés. Jamais les autorités polynésiennes n’avaient saisi des armes "professionnelles" et en si grande quantité. De quoi soulever des questions sur l’évolution des routes de la drogue dans le Pacifique et sur la nature et l’organisation des réseaux de trafiquants.
Les douanes ont déjà mis la main sur ce type de cargaison à destination de l’Australie, la Polynésie et plus particulièrement les îles Marquises étant l’une des dernières étapes des trafiquants avant le plus grand pays d’Océanie. Fin mars, dans le cadre d’une vaste opération internationale, 142 kg de cocaïne ont été saisis en Polynésie française, dissimulés dans des panneaux d’isolation d’un conteneur réfrigéré à destination de l’Australie. L’enquête permettra de déterminer si c’est bien le marché australien qui était visé et non le marché local, où l’ice fait des ravages et les mules et trafiquants engorgent le tribunal. La dernière saisie de méthamphétamine à bord d’un navire remonte à fin mai, où 22 kg à destination du marché local avaient été saisis dans un conteneur.

