
Après avoir "parcouru le pays", Méryl Marlier en est désormais convaincue : "Il y a un véritable engouement de la jeunesse calédonienne pour travailler la terre." Exploitante agricole à Pouembout depuis 1985, elle a créé en fin d’année dernière l’Association des communautés du bien-être social de Nouvelle-Calédonie (ACBSNC), justement pour venir en aide à des jeunes Calédoniens qui souhaitent développer leurs projets agricoles, sans toujours en avoir les compétences.
Sur son exploitation de Pouembout, Méryl Marlier et sa petite équipe de bénévoles organisent depuis début 2025 "des modules" pour former les participants à des techniques d’agriculture, mais également de pêche ou d’horticulture. Plus qu’une réponse à la quête de sens d’une jeunesse calédonienne "désemparée", c’est aussi une réaction à la crise économique qui frappe le pays depuis les émeutes de mai 2024. L’association se veut en effet un outil d’insertion social et de développement économique.

Le gouvernement ne s’y est pas trompé. Ce jeudi 7 août, Mickaël Forrest, en charge de la jeunesse et de la citoyenneté, a signé avec l’ACBSNC une "déclaration d’intention" visant à développer des programmes d’actions socioculturels autour de l’agriculture. "On veut donner des perspectives nouvelles à notre jeunesse", a déclaré le membre du gouvernement lors de la signature. Le projet répond également au défi de l’autosuffisance alimentaire tant recherchée en Nouvelle-Calédonie, ainsi qu’à la sensibilisation à une alimentation saine de la population. Parmi les actions imaginées, des ateliers scolaires pour sensibiliser le jeune public à ces questions pourront être menés par l’ACBSNC.
Ce document signé ce jeudi 7 août devrait également faciliter la quête de financements de l’association et pourrait aboutir, dans les prochains mois, à l’élaboration d’une "convention de partenariat pour l’accompagnement de la jeunesse calédonienne dans le secteur agricole". La création d’une structure d’insertion, une "ferme pilote", est justement à l’étude. "Je place beaucoup d’espoir dans la jeunesse, insiste Méryl Marlier. Tout le monde peut y arriver, et on fera en sorte de n’oublier personne."