
Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a réagi à la décision du FLNKS de rejeter l’accord de Bougival, prise lors de son 45e congrès organisé à La Conception, samedi 9 août. Une position qui doit encore être officialisée mardi 12 août, mais "tout porte à croire qu’il aurait été décidé un rejet de l’accord de Bougival", reconnaît Manuel Valls, qui attend encore "les expressions et les textes officiels ainsi que la composition de la nouvelle délégation en charge de la discussion avec le gouvernement".
"Je regretterais que, dans sa nouvelle configuration – après le retrait des partis historiques Palika et UPM – le mouvement ait choisi de tourner le dos à l’accord de Bougival, signé par ses représentants en toute connaissance de cause", affirme le ministre d’État. Signé six mois après la reprise des négociations entre indépendantistes et non-indépendantistes, ce document n’est "pas tombé du ciel", rappelle Manuel Valls. "Il est un compromis historique, fruit de mois de travail depuis février, d’échanges difficiles, avec toutes les délégations, y compris celle du FLNKS conduite par Emmanuel Tjibaou."
Il le reconnaît toutefois : le texte doit encore être "éclairé, approfondi, précisé, complété". Ce sera le rôle du comité de rédaction annoncé par le ministre ces derniers jours. "C’est dans ce cadre que pourra être clarifié l’esprit de l’accord, en particulier sur l’identité, la place et le rôle fondateur du peuple kanak dans l’histoire et l’avenir du territoire." Une façon également de "lever certaines craintes, notamment celle que suscite la réforme du corps électoral, qui est à la fois une exigence démocratique et le résultat de concessions réciproques".
Pas question, pour autant, d’abandonner l’accord comme semble le souhaiter les responsables du FLNKS. "Je ne me résigne pas", dit Manuel Valls, qui annonce son retour en Nouvelle-Calédonie la semaine du 18 août pour défendre ce compromis. "Je rencontrerai toutes les délégations politiques, le Sénat coutumier, la société civile, les forces économiques et sociales, et le plus de Calédoniens possible." Une ultime occasion de convaincre les indépendantistes du Front d’adhérer à l’accord, car le refuser serait "faire le choix du pourrissement et de la confrontation", estime Manuel Valls.
"Plus que jamais, je suis déterminé à mettre en œuvre l’accord de Bougival et son agenda, et à créer les conditions pour que la Nouvelle-Calédonie retrouve, enfin, la stabilité, la paix, la confiance et la réussite qu’elle mérite."