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Le président polynésien veut convertir un atoll en centre de désintoxication
Radio1 Tahiti | Crée le 12.08.2025 à 17h04 | Mis à jour le 12.08.2025 à 17h04

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Le président polynésien, Moetai Brotherson, a indiqué vouloir créer un centre de désintoxication sur un atoll désert. Photo Radio1 Tahiti
Invité de la matinale de notre partenaire Radio1 Tahiti, le président polynésien Moetai Brotherson a dit travailler, dans le cadre de son plan de lutte contre l’ice, sur l’idée d’un grand centre de désintoxication à ciel ouvert. Sa cible : Anuanuraro, atoll inhabité des Tuamotu et propriété du pays depuis son rachat polémique en 2002.

Une semaine après avoir dénoncé la "défaillance" – ou en tout cas l’action "insuffisante" – de l’État, le président polynésien Moetai Brotherson est revenu, sur le plateau de l’Invité de la rédaction de Radio1 Tahiti, sur la question de la lutte contre l’ice, une drogue de synthèse très répandue en Polynésie française. Avec, comme une réponse à la procureure de la République, un message : le pays s’investit bien dans sa part de compétences. Ou en tout cas, il essaie de le faire.

Car Moetai Brotherson, hormis une campagne de sensibilisation anti-ice déjà lancée dans la rue et qui doit " s’intensifier, aller dans les écoles et partout où il faut toucher les gens ", parle surtout de " projets ". Comme le projet que le chef du gouvernement baptise " Maohi Dogs ", et auquel il " tient vraiment", qui consiste à créer une filière de dressage local de chiens détecteurs de drogue pour les mobiliser auprès des forces de l’ordre dans toutes les communes. Ou les projets d’associations, sur lesquelles le gouvernement – conscient de ne pas avoir la " capillarité " nécessaire pour agir efficacement dans tous les quartiers et toutes les communes – veut s’appuyer pour mettre en place des actions de prévention et d’accompagnement de terrain.

" On peut trouver une formule " sur la base du volontariat des addicts

Mais il s’agit surtout d’avancer dans la " prise en charge " – aujourd’hui largement défaillante, alors que c’est une compétence du pays – des addicts. Pour ça, la Polynésie attend depuis 2012 un pôle de santé mental, dont la construction à Taaone a buté sur divers écueils politiques, techniques ou juridiques. " Il va enfin pouvoir ouvrir, d’ici la fin de l’année ", assure le président. Ce pôle doit abriter une première unité d’hospitalisation pour le sevrage le suivi post-cure et les consultations de jour en addictologie, qui fera office de rattrapage du retard de la sous-dotation historique de ces services médicaux en Polynésie. Mais pas de quoi assurer une prise en charge à la mesure du problème de l’ice, pointe d’ores et déjà l’élu. Alors que le nombre de consommateurs au fenua était estimé à 10 000 personnes en 2022, le président communique depuis quelques mois sur le chiffre de 30 000 Polynésiens concernés par des usages ponctuels ou réguliers. " Un chiffre à affiner ", précise-t-il, mais qui invite quoi qu’’il arrive à " de nouvelles idées ".

Et Moetai Brotherson en a une : dédier une île entière à l’accompagnement des addicts. Et même si ce projet bute de prime abord sur des problèmes de légalité et de compétence avec l’État, cette île, le président l’a déjà choisi. " Je suis quelqu’un d’assez obstiné, je ne vais pas dire têtu, j’ai toujours cette idée un peu folle de convertir Anuanuraro en centre de désintoxication, précise-t-il. Effectivement pour l’instant la réponse qu’on m’a opposée, c’est que c’est un centre de détention à l’air libre, et que ça reste du domaine régalien, mais je pense qu’on peut trouver une formule. Si c’est fait sur la base du volontariat, je pense qu’on peut. On continue de réfléchir. "

Anuanuraro ? " Il n’y a rien ", interpelle la tavana de Hao

Situé à 360 kilomètres de Hao, sa commune de rattachement, Anuanuraro fait partie, avec l’île privée de Guy Laliberté Nukutepipi et de Anuanurunga, qui avait été mis en vente par ses propriétaires en 2021, d’un trio d’atoll isolés dans le sud des Tuamotu. Mais sa vingtaine d’hectares de terres émergées, qui forment un carré autour d’un petit lagon, sont bien la propriété du Pays, qui l’avait racheté en 2002 à l’homme d’affaires Robert Wan. Un achat pour 850 millions de francs ordonné par Gaston Flosse en pleine difficulté financière de l’empereur de la perle, et qui avait valu à l’ancien président et à l’homme d’affaires des soupçons de détournement de fonds publics. Les deux hommes avaient été définitivement relaxés en 2017, mais l’atoll n’avait, malgré les annonces régulières de la présidence, jamais fait l’objet d’un développement hôtelier.

À défaut de touriste, des addicts à l’ice en cure de désintox ? " Je n’ai pas compris cette annonce et je l’ai entendu en même temps que tout le monde ", répond Yseult Butcher-Ferry. La tavana (maire) de Hao dit " n’avoir aucun problème " avec Moetai Brotherson, " qui a de bonnes idées ". Elle soutient même " entièrement " celle d’un centre de désintoxication " pour aider nos jeunes ". Mais le choix de cet atoll sans équipements, si ce n’est une piste d’aviation aujourd’hui inutilisable, a " vraiment surpris " l’élue. " Comment faire ? Parce qu’il va falloir des structures. Si on veut vraiment faire quelque chose pour aider toutes ces associations qui luttent contre l’ice, il faut en parler à d’autres tavana, trouver un endroit où il y a des structures qui sont mises en place. Mais aller à Anuanuraro, je n’ai rien contre le président, mais je ne sais pas s’il connait l’atoll. Je suis passé à côté, il n’y a rien ".

La tavana compte bien aborder le sujet avec le président lors de leur prochaine rencontre. Interrogé sur les anciennes perspectives d’hôtel 5 étoiles sur l’atoll, Moetai Brotherson répond en souriant : " Ce sera un hôtel 5 000 étoiles, puisque si on lève les yeux, on en voit plein. "

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