"Charles aurait été fier de voir son nom associé à un tel équipement", déclare Marianne Cali, sa femme, dans son discours, ce mardi 12 août, quelques minutes avant la levée de la bâche qui recouvre la nouvelle dénomination de la base nautique de la Côte-Blanche, à Nouméa. Cet endroit, Charles Cali en est à l’initiative. Créé en 1992, cet équipement structure la voile et la planche à voile en Nouvelle-Calédonie, regroupant plusieurs clubs dédiés à ces pratiques, dont le Catamaran club de Nouméa (CCN), l’Association calédonienne de planche à voile (ACPV) et la Société des régates calédoniennes (SRC). "Cette base nautique est née grâce à sa passion et à sa détermination", poursuit Marianne Cali, émue.
La baptiser du nom de son mari, décédé il y a quatre ans des suites d’une maladie, représente "un hommage, la reconnaissance de toute une vie donnée au sport, à la voile et à la jeunesse calédonienne". "Le voir ainsi honorer nous touche énormément, c’est une grande fierté." Une façon de valoriser l’histoire de cet homme passionné, engagé très tôt dans le sport, porteur de valeurs, comme "la persévérance et le partage". À la fois sportif, entraîneur et organisateur de compétitions internationales, Charles Cali a mis son "énergie au service du plus grand nombre en intégrant le CTOS", son souhait étant "d’amener à la joie de la pratique sportive, qu’il s’agisse du sport santé ou de la compétition". Ainsi, cette cérémonie marque "le prolongement de sa vie" et de ses accomplissements.
L’émotion se retrouve dans les discours prononcés par ceux qui l’ont connu. Christophe Dabin, son successeur à la tête du CTOS, se souvient aussi de la personnalité de Charles Cali, qui savait "rassembler, transmettre et inspirer". Souvent, c’est auprès de lui que Christophe Dabin allait chercher un conseil, une réponse, un soutien. "C’était un homme qui fédérait, qui privilégiait l’unité, un homme bienveillant." Un repère. Alors cette dénomination, au-delà de Charles Cali, c’est également "une façon de reconnaître et d’honorer nos anciens, quelque chose de très important qui permet d’avoir un nom qui représente tous ces bénévoles engagés depuis de nombreuses années".
C’est la province Sud, qui gère le CAN (Centre d’activités nautiques), qui est à l’initiative de la démarche. Une évidence pour Alcide Ponga, président de l’exécutif collégial. "Il représente l’engagement, la générosité et l’amour inconditionnel du sport et de la jeunesse. Il a transmis des valeurs : effort, respect, solidarité." Ce lieu se veut être désormais le "symbole vivant de son engagement et de sa passion, de tout ce qu’il a donné à la Nouvelle-Calédonie".
Dès son arrivée en Nouvelle-Calédonie, alors qu’il a 17 ans, Charles Cali s’implique dans le sport, notamment dans la voile et la planche à voile. Son amour du sport et de la transmission se traduit par un fort engagement bénévole. Instituteur à Logicoop, à Nouméa, il crée, en 1989, l’Usep, Union sportive de l’enseignement du premier degré, structure qui organise des rencontres sportives sur l’ensemble du territoire, rappelle Christophe Dabin, président du CTOS, "des moments de cohésion, d’unité et de fraternité". Pour lui, enseigner "ne s’arrêtait pas à la porte de l’école". Charles Cali s’investit également auprès de sa pratique de prédilection, présidant pendant de nombreuses années l’ACPV, Association calédonienne de planche à voile.
Dans sa volonté de porter haut les valeurs sportives, il devient président du CTOS, qu’il a intégré vingt ans plus tôt, en 2008 et jusqu’en 2020. "Il a marqué un tournant dans l’histoire sportive du territoire. Sous sa direction, le CTOS s’est professionnalisé et a offert aux athlètes de meilleures conditions pour briller", témoigne Alcide Ponga, président du gouvernement, – un partenariat avec l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) est, entre autres, signé -, qui salue son parcours, évoquant "un palmarès exceptionnel, plus de 18 médailleurs d’or en planche à voile aux Jeux du Pacifique", ainsi que "des générations entières de sportifs encadrés et formés". Le passionné a également été chef de mission des Cagous pour les Jeux du Pacifique à plusieurs reprises. Un "visionnaire", estime Alcide Ponga, qui a participé à la création de deux hauts lieux du sport, le CIV, Centre international de voile, sur la Côte-Blanche, à Nouméa, ainsi que le Cise, Centre international sport et expertise, à Koutio, à Dumbéa.