
Alors que la Polynésie ne représente que 1 % de la production mondiale de vanille, l’IGP (Indication géographique protégée) pourrait offrir un avantage concurrentiel sur un marché estimé à plus de 230 milliards de francs. C’est une des raisons qui ont conduit le ministre polynésien de l’Agriculture, Taivini Teai, à déposer un dossier de demande d’IGP, un label de qualité reconnu au niveau européen, pour la vanille de Tahiti, a-t-il annoncé jeudi 14 août. Ce projet, porté depuis 2017 par l’Association interprofessionnelle de la vanille de Tahiti (AIVDT) avec le soutien de l’Établissement Vanille de Tahiti (EVT), vise à "garantir l’authenticité, l’origine et la qualité de ce produit d’exception", mais aussi à protéger l’appellation Vanille de Tahiti, souvent utilisée par des producteurs étrangers cultivant la même variété de vanille ailleurs dans le monde. "Un seul produit dispose d’une appellation d’origine, le monoï. Elle a permis que ce produit soit utilisé par les plus grands de la cosmétique, indique le ministre de l’Agriculture. Cette volonté d’avoir une indication géographique protégée met en avant le professionnalisme des producteurs, des transformateurs et des préparateurs, la rigueur, l’excellence d’un produit, et certifie la provenance que la gousse de vanille est bien de Polynésie française."
Sur un marché mondial estimé à "2 500 tonnes de vanille préparée par an, pour un chiffre d’affaires d’environ 230 milliards de francs en 2024", le fenua ne contribue qu’à hauteur de "12 tonnes, soit moins de 1 % de la production mondiale". Pourtant, la vanille de Tahiti, de son nom scientifique Vanilla tahitensis, est très recherchée pour ses arômes uniques. À l’export, les prix peuvent dépasser "120 000 francs le kg", preuve d’un potentiel économique important. D’où l’important de l’IGP pour conquérir un plus large marché, considère le ministre. L’obtention de l’IGP nécessitera une mise en conformité avec un cahier des charges, notamment via des formations spécifiques assurées par des professionnels du secteur. Les producteurs devront y participer s’ils veulent pouvoir afficher le logo IGP sur leurs produits. Les professionnels tablent sur une démarche "d’environ deux ans".